Quoique accusée par l’opposition d’en faire trop sur la canicule, Agnès Buzyn argue donc de cette météo exceptionnelle pour différer (un peu) sa décision sur le sort de l’homéopathie… Sur le plan scientifique, le dossier semblait pourtant ficelé depuis quelques mois. Comme on pouvait s'y attendre vu l’absence d’arguments objectifs en faveur des granules, la HAS vient donc de conclure à l’inefficacité des dilutions CH. La ministre a toujours dit qu’elle se rangerait à l’avis des experts. Mais la question, hautement polémique, suppose sûrement qu’on y aille doucement.
On a tout dit, tout écrit sur cette thérapie alternative. « Ça marche ! » affirment ses partisans avec la foi du charbonnier. « Foutaise ! », répondent en substance ses détracteurs avec la hargne des petits soldats de l’Evidence based medicine. On en était là de cette guerre de position, avant le rapport de la Commission de Transparence. Son patron, Christian Thuillez s’en expliquera mercredi sur lequotidiendumedecin.fr lors d’un chat qui s’annonce aussi instructif qu’animé.
Et maintenant, que va-t-il se passer ? Dans les économies qu’il vient de suggérer pour le PLFSS 2020, Nicolas Revel s’est gardé d’évoquer le sujet. Le patron de la CNAM est bien trop politique pour se hasarder sur ce terrain. À moins que les 126 millions que pèse le poste lui paraissent peu de choses au regard des 20 milliards que la Sécu débourse chaque année. Tout ça pour ça ? Pour les pouvoirs publics, la question qui se pose désormais est tout sauf scientifique. Comme à chaque déremboursement, il s’agit de mesurer les effets reports sur d’autres classes thérapeutiques. Avec le risque qu’une démédicalisation de l’homéopathie ne jette ses adeptes dans les mains des naturopathes. Avant de trancher, le gouvernement va aussi devoir soupeser les effets sur l'emploi et tenir compte de la mobilisation des militants relayée par certains élus de la majorité.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation