Près d’un mois après que le Royaume-Uni a lancé l’alerte, de nouveaux cas d’hépatite aiguë pédiatrique d’origine inconnue continuent d’être enregistrés dans le monde. C’est ce qu’indique l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans sa dernière Note technique sur le sujet.
Forte suspicion sur l'adénovirus
Depuis son dernier point, le nombre de cas identifié aurait plus que doublé, passant de 169 fin avril à 348 – dont 26 ayant nécessité une transplantation hépatique – à la date du 10 mai. 70 cas supplémentaires seraient en cours d'investigation. Au total, 20 pays de cinq régions du monde semblent désormais concernés, bien que tous ne le soient pas à parts égales. En effet, près d’une quinzaine de pays ont enregistré moins de cinq cas – à l’instar de la France, qui n’aurait détecté que deux cas suspects. Au contraire, le Royaume-Uni resterait particulièrement touché, 163 cas ayant été recensés Outre-Manche.
Si la cause de ces hépatites reste inconnue, l'enquête avance. « D’importants progrès ont été marqués la semaine passée », estime lors d’un point presse organisé par l’OMS le Dr Philippa, Easterbrook, du programme mondial de l'OMS sur l'hépatite. Des avancées qui continuent de pointer la piste infectieuse. « Les hypothèses principales restent celles qui concernent (une infection à) adénovirus », souligne le Dr Easterbrook. De fait, les nouvelles investigations confirment que 70 % des enfants testés se révèlent positifs à cette famille de virus. Un typage plus approfondi des prélèvements confirme la dominance du « type 41 », davantage connu pour provoquer de sévères gastro-entérites.
Rôle d'une co-infection par le SARS-CoV-2 ?
Cependant, des questions restent en suspens concernant le rôle exact de ces infections à adénovirus. D’abord car, comme le souligne la Note technique de l’OMS, seules de faibles charges virales ont été détectées dans les prélèvements sanguins recueillis. De plus, alors que des examens histologiques de biopsies hépatiques ont été réalisés la semaine dernière, « aucun n’a montré la présence des lésions auxquelles on pourrait s’attendre face à une inflammation du foie due à (une infection à) adénovirus », s’étonne Philippa Easterbrook. Ainsi sont attendues des investigations complémentaires, parmi lesquelles une étude anglaise visant à confirmer l'augmentation du taux de détection de l’adénovirus chez les enfants touchés par rapport à de jeunes patients témoins (hospitalisés pour d’autres motifs).
Par ailleurs, un potentiel rôle du SARS-CoV-2 – qu’il s’agisse d’une co-infection ou d’une infection ancienne – continue aussi d’être pris en considération. Car 18 % des enfants s’avéreraient positifs au virus. Ainsi, des enquêtes sérologiques sont prévues, révèle Philippa Easterbrook.
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