L'accord conclu avec Martin Hirsch n’est pas une remise en cause des 35 heures, explique-t-on à la CFDT lors d’une conférence de presse. Il y avait un risque de passage en force de la direction. Le « ni négociable, ni amendable » brandi par FO n’était pas tenable. « Le danger pour les agents de l’AP-HP était réel. » En dépit de l'argumentaire, les attaques lancées contre la CFDT par les autres syndicats ont provoqué la colère au sein du syndicat réformiste. Et en réplique de cibler la CGT qui ose confier à Christophe Prudhomme, un médecin ! la défense des intérêts des paramédicaux...
Le matin, il avait suggéré aux représentants de la CFDT de « raser les murs ». « C’est une incitation à la violence » , dénonce Abdel Abdoun (CFDT). Les blessures provoquées par la rupture du front syndical ne sont pas prêtes de cicatriser. Au- delà des postures syndicales, l’objectif de Martin Hirsch, la réduction du nombre de RTT, a bien été atteint. Désormais, les nouveaux agents de l’AP-HP travailleront 7h30 par jour, soit une nouvelle modalité du temps de travail ouverte à l’AP-HP. Et bénéficieront de 15 RTT. Dans l’organisation articulée autour d’une durée de travail de 7h50 par jour supprimée à partir du 1er septembre 2016, 24 jours de RTT étaient accordés. La perte sèche dans ce cas est bien de 9 jours. Les agents actuellement en poste qui opteront pour une journée de 7h30 seront gratifiés d’un forfait annuel de 18 heures supplémentaires. En revanche, l’organisation du travail en 7h36 est maintenue. Elle ouvre droit à 18 jours de RTT. D’autres journées sont supprimées comme les forfaits protocoles et la journée fête des mères. Le travail le week-end fait l’objet d’un traitement particulier. Une durée de 12 heures peut être choisie au niveau des services. Elle entraîne une réduction du nombre de week-ends travaillés (une fois sur trois au lieu d’une fois sur deux).
Autre avancée de taille pour la direction, le principe de « grande « équipe » est acquis. Et met un terme aux équipes fixes du matin et de l’après-midi. Avec à la clef une plus grande flexibilité dans la mise en place des plannings. Quant aux cadres qui choisiront le régime du forfait au lieu de décompte horaire, ils disposeront de deux journées de « valorisation professionnelle ». La direction a cédé sur le temps de repas (30 minutes). Il est maintenu dans le temps de travail pour l’ensemble des personnels. Enfin, l’accord conclu sauve à ce jour 2 000 emplois. Avant le début de la négociation, la menace de 4 000 suppressions de postes avait été agitée par Martin Hirsch. Elle pèse donc sur 2 000 postes.
Enfin, cette nouvelle organisation reconnaît en ce qui concerne les heures supplémentaires la nécessité de mettre en place de nouveaux outils de reconnaissance et de validation du temps de travail effectivement réalisé par les agents. Comment décliner toutefois cet accord sur le terrain alors que les syndicats majoritaires tirent à boulets rouges ?
« Les salariés vont faire comprendre à M. Hirsch qu’ils ne sont pas d’accord et que la colère n’est pas retombée dans les services, pronostique Olivier Ouinou dans Le Monde. La direction fait le pari inverse. En témoigne la courbe descendante des participants aux journées de mobilisation ; 8,8 % le 17 septembre dernier.
Dernier baroud d’honneur ou coup de poker, le résultat devrait tomber rapidement.
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