Personnes éligibles, délai d’introduction du traitement, antibiotiques indiqués, etc. Comme promis, la Direction générale de la Santé (DGS) étoffe ses préconisations relatives à l’antibioprophylaxie des infections invasives à streptocoques du groupe A.
Au début du mois, face à une recrudescence des cas d’infections invasives à streptocoques A, l’instance avait déjà appelé à une vigilance accrue vis-à-vis des personnes contacts, préconisant de façon classique une antibioprophylaxie par voie générale pour celles présentant un facteur de risque d’infection invasive. À savoir les personnes contacts de plus de 65 ans, ou présentant une varicelle évolutive, des lésions cutanées étendues, une toxicomanie IV ou une pathologie évolutive (diabète, cancer, VIH, etc.), ou suivant un traitement par corticoïdes per os à haute dose.
Après consultations du Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique de la Société française de pédiatrie (GPIP-SFP) et de la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF), la DGS vient d'affiner ses préconisations.
La liste des cas contacts éligibles s'allonge
L'antibioprophylaxie reste recommandée pour les contacts à risque mais la liste des sujets éligibles s’allonge. « Le GPIP-SFP et la SPILF recommandent d’ajouter les nouveau-nés de mères ayant une infection invasive », rapporte le DGS-Urgent. De plus, l’instance préconise d’être moins sélectif au sein de certains foyers. « Si une antibioprophylaxie est prescrite à un sujet contact vivant sous le même toit que le cas, elle doit également être prescrite à l’ensemble des sujets contacts du foyer. » Par ailleurs, « la survenue de deux cas (...) ou plus issus d’une même collectivité dans un délai de moins d'un mois doit faire l’objet en lien avec l’ARS d’une discussion sur l’indication d’une antibioprophylaxie des personnes contacts (au-delà des personnes contacts avec facteur de risque). »
Prophylaxie la plus précoce possible
En outre, en termes de délai d’introduction de la prophylaxie, la DGS précise que « le traitement prophylactique des contacts étroits doit être administré le plus tôt possible ». Soit « de préférence dans les 24 heures suivant l'identification du cas ». Mais le traitement reste indiqué au-delà de cette fenêtre idéale. « (La prophylaxie) est toujours (recommandée) jusqu'à 7 jours après le dernier contact avec le cas », estime l’instance.
Enfin, alors que les tensions d’approvisionnement en amoxicilline ne devraient pas se résoudre avant plusieurs semaines, un report sur d’autres antibiotiques s’avère bel et bien recommandé. « Dans le contexte actuel de tensions en antibiotiques, le GPIP-SFP et la SPILF recommandent pour les personnes contacts de privilégier céphalosporines orales (cefalexine, cefuroxime-axetil, voire cefpodoxime ou cefixime) ou les macrolides (clarithromycine, voire azithromycine) », rapporte la DGS.
Quoi qu’il en soit, cette antibioprophylaxie ne dispense pas d’investiguer – et, le cas échéant, de traiter – l’ensemble des contacts. « Le Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique de la Société française de pédiatrie (GPIP-SFP) et la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) recommandent le diagnostic (TROD) et le traitement précoce des infections à SGA dans l’entourage d’un cas d’infection invasive (repérage des patients symptomatiques, traitement privilégiant l’amoxicilline). »
Un phénomène international
Comme le souligne l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans un communiqué daté du 15 décembre, la France n'est pas le seul pays touché par cette recrudescence des infections invasives à streptocoques du groupe A qui concerne en fait plusieurs pays d’Europe comme le Royaume-Uni, les Pays-Bas ou encore la Suède.
Les causes exactes de cette recrudescence apparaissent inconnues. Cependant, les premières investigations suggèrent que ces cas « n’ont pas de lien entre eux et que ces signalements ne sont probablement pas dus à l’émergence d’une souche plus virulente mais plutôt à une augmentation inhabituelle du nombre de cas, en lien avec des souches différentes ». Par ailleurs, aucun lien de causalité avec les pénuries internationales d’amoxicilline ne se dégagerait, ont précisé les autorités sanitaires françaises lors d’un point presse sur les pénuries de médicaments organisé le 14 décembre.
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