Séverine, 44 ans, subit un cancer des poumons très agresssif et suit un traitement de chimio très ciblé. Elle s'est portée volontaire pour une première formation à la transe en juin. En colère, dévastée psychologiquement, elle raconte que dès la première transe, elle a ressenti quelque chose recirculer en elle et a éprouvé de la joie. Elle n'avait plus ri depuis des mois. Elle a même retrouvé sa voix d'avant, selon ses parents. Séverine poursuit les séances qui l'apaisent.
Si cette patiente comme d'autres a pu bénéficier de cette thérapie douce, c'est parce que des professionnels de santé s'y sont également intéressés comme le professeur de neurosciences François Féron qui a pris la présidence de TranceScience. Nombre de sujets mériteraient des recherches selon lui : l'effet de la transe sur le métabolisme du corps et pas seulement le cerveau, son influence sur le bien-être, la cognition sociale, l'empathie, l'altruisme et surtout son effet sur la santé. Plusieurs études, relate le journal Le Monde, sont en cours sur les douleurs chroniques, les maladies auto-immunes, les crises non épileptiques psychogènes, la régulation de l'anxiété...
Autre témoignage, celui de Kirsten Keesman, médecin en soins palliatifs à Vannes (56) qui explique que sa pratique de la transe a considérablement enrichi sa relation avec les patients en fin de vie : « Je n'interprète pas, je ressens simplement une connexion intense avec le mourant au moment de son départ et cela permet de trouver les gestes, les mots, les propositions, bref d'être exactement avec lui pour mieux l'accompagner. Il se joue tant de choses dans ce moment ultime, et ce n'est bien sûr pas qu'une question de souffrance physique. »
Sur le terrain, des formations à la transe s'organisent comme celle en Côte d'Or qui va être organisée pour une cohorte de pompiers et de médecins urgentistes afin d'en mesurer les bénéfices dans la gestion de l'urgence et du stress posttraumatique. Pour la plupart des personnes initiant ces formations comme le colonel Régis Deza, ils ont renoncé à comprendre, mais la transe leur donne des « ressources inouïes ».
Depuis une vingtaine d'années, les chercheurs s'intéressent à ce sujet et certains d'entre eux ont suivi le parcours de Corine Sombrun, une Suissesse de 60 ans, qui a été initiée par des chamanes de Mongolie. Elle a aussi été la première cobaye pour les scientifiques qui ont essayé de comprendre ce qu'il se passe dans le cerveau d'une personne en transe. Depuis lors, Corine Sombrun a écrit des livres. Cette « vieille âme » qui se connecte à des cultures millénaires, a même fait l'objet d'un film sorti en 2019, Un monde plus grand, de Fabienne Berthaud (voir la bande annonce), qui narrait son aventure commencée en 2001. Son rôle était interprétée par la comédienne Cécile de France.
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