En plein confinement, le mot d’ordre est à la continuité des soins. En matière de diabète, plusieurs voix sont montées au créneau pour qu’en cette période hors norme, les diabétiques continuent à consulter et n’interrompent ni les soins ni leurs traitements. « Nous redoutons une accentuation des ruptures dans les parcours de soins des diabétiques et des malades cardiovasculaires, comme ce fut le cas au printemps », ont alerté de concert la Fédération française des diabétiques, la Société francophone du diabète et l’Alliance du cœur.
Concernant le recours aux antidiabétiques, les données d’Epi-phare sont plutôt rassurantes. Elles montrent que si l’instauration de nouveaux traitements a fortement reculé durant le confinement (-15 % pour l’insuline), la délivrance de médicaments pour les malades déjà traités n’a pas diminué de façon notable durant les six mois qui ont suivi le début du premier confinement, « probablement parce que les patients ont eu le droit d’utiliser des ordonnances “périmées” mais aussi grâce au recours aux téléconsultations », analyse les auteurs de l’étude.
Encore timide avant le confinement, la téléconsultation a en effet explosé depuis, notamment auprès des patients chroniques. Selon une étude conduite de manière exclusive auprès de diabétiques, l’annulation des consultations planifiées a concerné 41 % d’entre eux, en particulier lorsqu’ils étaient suivis à l’hôpital, ce qui a conduit le généraliste à prendre le relais par téléconsultation pour 38 %.
L’équilibre glycémique amélioré
Au-delà du contexte épidémique, la télémédecine a également montré qu’elle pouvait améliorer l’équilibre glycémique. En 2019, une méta-analyse de 42 essais cliniques étudiant l’utilisation de la télémédecine (téléconsultation et monitoring grâce à des dispositifs connectés à la prise en charge classique) sur plus de 6 000 patients a objectivé une diminution significativement plus importante de la glycémie chez les diabétiques de type 2 suivis par télémédecine. Plus récemment, une étude présentée lors du congrès virtuel de la Société française d’endocrinologie a mis évidence que le fait de coupler la surveillance par mesure continue du glucose à une téléconsultation améliorait à 3 mois l’équilibre glycémique des patients insulinotraités (schéma basal-bolus) et déséquilibrés avec une réduction de 10 % de l’HbA1c chez plus de 70 % des patients.
Si la télésurveillance existe en France depuis 2018, c’est encore dans un cadre expérimental, essentiellement via le programme Etapes. Elle se décline de manière hebdomadaire avec un accompagnement thérapeutique mensuel, le plus souvent par téléphone.
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