En amont de la Journée européenne des Hormones (Hormone day), qui aura lieu le 15 mai, la Société Française d’Endocrinologie (SFE) insiste sur « la dangerosité des perturbateurs endocriniens ». Soit, toute « substance ou un mélange de substances qui altère les fonctions du système endocrinien et de ce fait induit des effets néfastes dans un organisme intact, pour sa progéniture ou au sein de (sous) populations », rappellent les endocrinologues, reprenant la définition de l’OMS.
Si l’impact exact de ces molécules sur la santé humaine fait l’objet de controverses, leur implication dans certaines pathologies fait de moins en moins doute. Ainsi, « les perturbateurs endocriniens jouent un rôle prépondérant dans la hausse des cancers hormono-dépendants (sein, prostate, testicule, thyroïde), dans l’infertilité chez les hommes et les femmes, dans les maladies thyroïdiennes, et dans l’évolution rapide du nombre de patients en situation de diabète ou d’obésité », affirme la SFE dans un communiqué.
Par ailleurs, la vulnérabilité particulière de certains publics se confirme. Ainsi, « les femmes enceintes ou ayant un projet de grossesse et les enfants, sont particulièrement sensibles aux effets néfastes des PE sur la santé, et ceci dès le développement du fœtus, avec notamment un risque plus élevé d’obésité, de diabète de type 2 et d’altération du développement neurologique (par exemple, un QI plus faible, un trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité, un autisme) », soulignent les endocrinologues.
Plaidoyer pour une réglementation plus stricte
Or, « alimentation, eau, air, plastiques, cosmétiques, pesticides, métaux lourds (plomb) » : les perturbateurs endocriniens restent présents « partout », déplore la SFE.
Ainsi, la société savante appelle à une « législation plus stricte » afin de réduire les expositions. Plus précisément, au niveau national, la SFE, avec d’autres groupes, appelle à l’évaluation de la deuxième stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE 2) – dont l’application reste « trop lente » et affectée par « de trop nombreuses contre-offensives de la part de certains lobbies », juge le communiqué – et à la mise en place d’une SNPE3. Et au niveau européen, les endocrinologues demandent la révision de la réglementation REACH (pour Registration, Evaluation, Authorisation and restriction of Chemicals).
Pour guider ces changements, les endocrinologues suggèrent de s’appuyer davantage sur les travaux de l’Agence nationale de sécurité sanitaire et alimentaire (Anses), qui, en avril 2021, « a publié une liste de 906 substances à activité perturbatrice endocrinienne et proposé des recommandations qui restent peu entendues », rappelle la SFE. Un travail qui pointait 16 substances « prioritaires » à évaluer, et divers principes : « pouvoir distinguer, après évaluation, les perturbateurs endocriniens « avérés », « présumés » ou « suspectés » », « adopter des règles d’encadrement différenciées en fonction des usages et des populations exposées », etc.
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