Depuis 2021, tout médecin peut prescrire une prophylaxie pré-exposition (PrEP) du VIH. Pour « accompagner les généralistes dans leurs prescriptions », le Collège de la médecine générale (CMG) propose une fiche pratique synthétique.
En amont de la prescription proprement dite, le document pose le principe d’une consultation préalable qui permettra notamment de prescrire un bilan pré-thérapeutique (sérologie VIH dès 6 semaines après la dernière exposition ; sérologies Hépatite B, VHC, VHA et syphilis ; PCR gonocoque et chlamydia ; bilan rénal ; transaminases) et confirmera l’indication de PrEP.
Des indications plurielles
L’occasion de rappeler que celle-ci n’est pas réservée aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), mais peut aussi concerner « une femme immigrée vivant en situation de précarité pratiquant le sexe transactionnel pour être hébergée », « une personne faisant des allers-retours dans des pays de forte endémie (ou son partenaire) » ou encore « une jeune femme traitée pour des IST de façon récurrente (chlamydia...) », liste le document à titre d’exemples. « La PrEP peut être prescrite chez la femme sous contraception hormonale », rappelle le CMG.
En revanche, elle n’est pas préconisée « pour un couple stable au sein duquel le/la partenaire séropositif/ve a une charge virale indétectable » et est contre-indiquée en cas de sérologie VIH positive ou inconnue, de signes de primo-infection VIH, d’hypersensibilité aux composants de la PrEP (ténofovir disoproxil, emtricitabine, ou aux excipients du produit) et de clairance de la créatinine < 60 ml/min.
Lors d’une seconde consultation, la PrEP peut être prescrite en schéma continu ou discontinu. La fiche du CMG liste les tenants et les aboutissants de chaque formule, tout en rappelant que la PrEP à la demande « ne peut pas être prescrite chez les femmes à ce jour ».
Quelle conduite à tenir en cas d'oubli ?
Le document synthétise également la conduite à tenir en cas d’oubli, sachant que si celui-ci date de moins de 12 heures, le comprimé passé à l'as peut être pris sans attendre, le traitement étant ensuite poursuivi à l’heure habituelle. En cas d’oubli de plus de 12 heures la marche à suivre dépend du contexte (rapport sexuel à risque ou pas dans les jours précédents).
Enfin, le CMG revient sur les consultations de suivi et la chronologie des examens complémentaires. Soit, à 1 mois : sérologie VIH, créatininémie/clairance ; à 4 mois puis tous les trois mois : sérologie VIH, créatininémie/clairance , recherche des IST (syphilis, Chlamydia trachomatis et gonocoque), ALAT ; et enfin tous les ans : sérologie VHC, protéinurie/créatininurie sur échantillon.
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