« Nous avons un bon système de soins, mais un mauvais système de santé ». Ce constat sans appel avait été posé par Emmanuel Macron lors des présidentielles. Et pour y remédier, le candidat d’alors promettait rien moins qu’une « révolution de la prévention ». Objectivement, deux ans plus tard, on en est encore assez loin. Et, si de réelles avancées ont été actées ces derniers mois, c’est en partie grâce à l’action de Santé Publique France, la super agence mise en place en 2016 sur les fondations de l'INVS, l'INPES et l'Eprus. Saluons la baisse de 1,6 million de fumeurs en deux ans via la dynamique du « moi(s) sans tabac ». Citons l'obligation de vaccination des enfants, qui n'aurait pas été possible sans un vaste travail de concertation citoyenne orchestrée par l’Agence. Et n'oublions pas l’adoption du Nutriscore, qui doucement, mais sûrement, change la donne sur l’information alimentaire.
Bons points, mais pas encore changement de modèle. Car la France reste au milieu du gué en matière de prévention. Question de temps sans doute. Mais aussi de manque de moyens pour Santé Publique France. On la dit trop accaparée par la sécurité sanitaire, ses équipes étant présentes sur tous les fronts : Zika, Ebola, SHU, salmonelloses… et jusqu'à leur rôle controversé dans l'affaire des « bébés sans bras ». Son ex-patron se plaint de manque d'effectifs : moins de 600 personnes y sont affectées pendant que ses homologues britanniques et américaines peuvent compter sur 5 500 à 8 000 professionnels ! D'aucuns, tel le député Jean-Carles Grelier estiment qu'il faut prendre le taureau par les cornes. Dans une récente proposition de loi, l'élu LR se faisait fort de doter l'agence des pleins pouvoirs budgétaires en matière de prévention, avec un rattachement direct au premier ministre pour asseoir son autorité. La piste est séduisante. Mais la droite s’en souviendrait-elle si elle revenait au pouvoir ?
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