Si la couverture vaccinale anti-HPV pour les filles a augmenté en 2021, elle reste encore très insuffisante, particulièrement dans les départements et régions d'Outre mer, indique un article du dernier numéro du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) qui précise : « La couverture vaccinale contre les infections à HPV est estimée à 43,6 % en France métropolitaine, à 13,8 % en Guadeloupe, à 17,2 % en Martinique, à 22,6 % en Guyane, et à 24,0 % sur l’île de La Réunion. » Cet article revient par ailleurs sur certains déterminants socio-familiaux indiquant, entre autres - que la vaccination des filles, est plus importante dans les foyers à revenu élevé.
Effectuée dans le cadre du Baromètre santé 2021, cette enquête a permis d'interroger par téléphone 24 514 personnes en France métropolitaine - incluant des parents questionnés sur la vaccination HPV de leur(s) fille(s). Le taux de participation a été de 44,3 %. Dans les départements et régions d'Outre-mer, 6 000 personnes ont été contactées, avec un taux de participation de 46 % en Guadeloupe et Martinique et jusqu'à 54 % Guyanne. Au total, l’enquête a porté sur 1 289 filles âgées de 15 à 18 ans en France métropolitaine, 92 en Guadeloupe, 56 en Martinique, 104 en Guyane et 168 à La Réunion.
Déterminants et disparité
Parmi les facteurs déterminant la couverture vaccinale, la connaissance de la vaccination anti-HPV par les parents était un paramètre important. Ainsi, en France métropolitaine, 50,2 % des parents de filles âgées de 15 à 18 ans ayant entendu parler de la vaccination contre les infections à HPV, ont déclaré que leur fille avait été vaccinée. Les auteurs de l'article précisent : « les filles dont le parent n’a pas entendu parler de la vaccination HPV ne sont pas vaccinées ».
Autre fait important : les couvertures vaccinales augmentent « avec le niveau de revenu atteignant 56,4 % dans les foyers les plus aisés et 58,8 % pour les parents se déclarant à l’aise financièrement. Elles sont particulièrement faibles pour les filles dont le parent est au chômage (27,8 % vs 45,7 % pour les filles dont le parent a une activité professionnelle) », indiquent les auteurs de cet article.
À noter encore que les taux de couvertures maximales, c'est-à-dire comprises entre 40 et 50 %, ont été retrouvés dans les régions de Bretagne, Pays de la Loire, Centre-Val de Loire, et Bourgogne Franche-Comté.
Par ailleurs, les principales raisons de non-vaccination déclarées spontanément par les 490 parents dont les filles ne sont pas vaccinées, sont : le vaccin est dangereux, avec une peur des effets secondaires (chez 20,4 % de cette population de parents) ; le médecin n’a pas proposé le vaccin (10,1 %) ; le vaccin n’est pas utile/nécessaire, ne se sent pas à risque (8,2 %).
Encore loin de l'objectif des 60 %
Malgré une augmentation de la couverture vaccinale anti-HPV chez les filles en France, on est encore loin de l’objectif de 60 % fixé par le plan cancer 2014-2019, surtout chez les populations les plus précaires, alerte le BEH qui ajoute : « ces résultats invitent à renforcer les actions de promotion de vaccination notamment auprès de ces populations en vue de réduire les inégalités de santé. »
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation