Des anomalies du microbiote (ou dysbiose), avec une sur ou sous-représentation de certains phyla bactériens et une réduction de la diversité bactérienne, ont été mises en évidence dans plusieurs pathologies comme les maladies du foie, le SII et les MICI. La tentation est grande de vouloir corriger la dysbiose au moyen de la transplantation de microbiote fécal (TMF), dont la seule indication validée aujourd’hui reste la colite récidivante à C. Difficile.
Les expériences se multiplient avec des résultats variables. Dans le SII, une étude randomisée danoise présentée lors du congrès a conclu que le placebo était plus efficace que la TMF, alors même que celle-ci avait permis de corriger la dysbiose de manière durable (à six mois). Les études sont plus prometteuses dans la RCH, où quatre essais randomisés ont été publiés dont trois positifs, avec 25 à 35 % de rémission après TMF. Différents essais vont aussi se mettre en place dans la cholangite biliaire primitive, dans le carcinome hépatocellulaire, etc.
Transplantation fécale « à la carte »
De nombreuses questions restent en suspens, sur le protocole d’administration (voie, durée, etc.), la sélection des donneurs et les facteurs prédictifs de réponse. Les experts débattent actuellement de la TMF « à la carte », avec une sélection personnalisée des souches à visée thérapeutique.
D’autres travaux, menés en hépatologie suggèrent que l’étude du microbiote pourrait aussi être utilisée à visée prédictive et préventive. Ainsi, « notre équipe Inserm U996 a montré qu’en fonction du profil bactérien intestinal mais aussi du propre métabolisme de ces bactéries, il était possible de savoir si un individu allait ou non développer une maladie hépatique liée à l’alcool ou au surpoids (NASH ou stéatohépatite non alcoolique), explique le Pr Gabriel Perlemuter, chef du service d’hépato-gastro-entérologie et nutrition (hôpital Antoine Béclère, Clamart). Nous sommes en train de percer à jour les mécanismes par lesquels le microbiote intestinal peut protéger ou être délétère pour le foie. » Cela ouvre des perspectives en termes de médecine prédictive, mais également thérapeutiques.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation