THM : après un suivi de 18 ans, l'étude WHI conclut à une absence de surmortalité

Publié le 14/09/2017
THM

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Crédit photo : BURGER/PHANIE

Un article du JAMA publié cette semaine revient sur la fameuse étude WHI (Women’s Health Initiatve) Radomozed Trial qui en 2002 avait révélé des risques liés au traitement hormonal de la ménopause (THM). Si bien que cette étude avait été arrêtée en cours de route, le rapport bénéfice/risque se révélant en défaveur du traitement, en particulier des surrisques de cancers du sein et d’accidents cardio-vasculaires.

L'analyse des décès

Ce nouvel article rapporte qu’après un suivi de 18 ans (durant la phase interventionnelle et après) des femmes ayant pris le THM durant 5 à 7 ans, le risque de surmortalité (toute cause confondue) n’est pas augmenté. Durant ce long suivi de 27 347 femmes incluses au début de cette étude randomisée, 7 489 femmes sont décédées : 1088 durant la phase interventionnelle et 6401 lors la phase de suivi. Toute cause confondue, la mortalité était de 27,1 % dans le groupe THM versus 27,6 % dans le bras placebo, sans différence notable entre les deux volets de l’étude évaluant les différents traitements : œstrogènes équins conjugués (CEE) + acétate de médroxyprogestérone (8 506 patientes) versus un placebo (8 102 patientes) pendant 5,6 ans ; l’autre volet comparant la prise de CCE seul (n = 5 310) vs placebo (n = 5 429) durant 7,2 ans.

Dans le pool de la cohorte de mortalité cardio-vasculaire le Hazard Ratio était de 1,00 (95 % CI, 0,92-1,08 (8,9 % avec le THM vs 9,0 % avec le placebo) ; pour la mortalité par cancer le HR était de 1,03 (95 % CI, 0,95-1,12 (8,2 % avec le THM vs 8,0 % avec le placebo ; pour les autres causes le HR était de 0,95 (95 % CI, 0,88-1,02 (10,0 % avec le THM vs 10,7 % avec le placebo).

De nouveaux arguments

On sait qu’en France, le traitement prescrit est différent de celui analysé dans cette étude. Par ailleurs, ces dernières années, les données scientifiques sur le THM ont évolué, les résultats de cette dernière publication apporteront d’autres arguments… À suivre donc.

Dr Nicolas Evrard

Source : lequotidiendumedecin.fr