Microbiote gastrique

Tout n’est pas Helicobacter pylori

Publié le 28/03/2014
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Si H. pylori représente la bactérie dominante au niveau gastrique, d'autres composants de la flore

Crédit photo : SIMKO / BSIP

Helicobacter pylori (HP) a longtemps été considéré comme le seul commensal de la flore gastrique. Un certain nombre d'études ont maintenant permis d'établir le profil du microbiote gastrique et de prouver sa colonisation par une flore bactérienne non HP.

La composition de la flore gastrique diffère selon la présence ou non de l'HP et se modifie sous l'influence de la prise d'antibiotiques, du régime alimentaire, de l'acidité gastrique ou de la présence d'une gastrite atrophique. « Une des particularités du microbiote gastrique, contrairement au microbiote intestinal, est qu'il n'est pas capable de résilience et ne retourne pas à son état antérieur une fois éradiqué l'HP, sans qu'on puisse véritablement l'expliquer », remarque le Pr Francis Megraud (Bordeaux).

Il est vraisemblable que d'autres bactéries en dehors de HP puissent être impliquées dans l'apparition de lésion précancéreuses. Le séquençage du microbiote permettra de l'explorer dans sa totalité et pourrait repérer des biomarqueurs utiles pour la définition du risque individuel.

Ces données ont suscité un intérêt pour les probiotiques ou prébiotiques dont certains montrent des résultats prometteurs comme adjuvants. Des essais sont en cours avec la lactoferrine, le lactobacille et Saccharomyces boulardii. Néanmoins, il n'y a pas actuellement de recommandations officielles sur le sujet.

Eradication d'HP, de nouvelles recommandations

L'HP impliqué dans les UGD et les cancers gastriques doit toujours faire l'objet d'une attention soutenue et être systématiquement recherché lors d'une gastroscopie. La trithérapie à base de clarithromycine et amoxicilline longtemps préconisée doit être abandonné en raison des résistances antibiotiques et doit être remplacée par un traitement séquentiel ou une quadrithérapie bismuthée.

JFHOD 2014, symposium organisé par les laboratoires Aptalis.
Dr Maia Bovard-Gouffrant

Source : Le Généraliste: 2677