Contrairement aux idées reçues, le gluten ne serait pas un bourreau des cœurs. Si les régimes sans gluten sont en plein boum ces dernières années, c’est majoritairement dû aux croyances du public sur les potentiels effets néfastes de ce dernier sur la santé. Celui-ci est soupçonné d’être associé à plusieurs pathologies : obésité, syndrome métabolique et surtout, maladies cardiovasculaires. Pourtant d’après une étude de grande échelle publiée dans le BMJ, la prise de gluten sur le long terme n’est nullement associée à un risque accru de survenue de pathologies coronariennes chez les individus sains. En revanche, réduire sa consommation de gluten pourrait indirectement augmenter le risque de problèmes cardiovasculaires.
Une étude basée sur deux cohortes de grande ampleur
Si une alimentation contenant du gluten augmente le risque de maladies coronariennes pour les personnes atteintes de maladie cœliaques, qu'en est-il pour les personnes qui ne souffrent pas de cette pathologie ? Des chercheurs de l’université Columbia à New York ont tenté de répondre à cette question. Ils ont analysé les données de 64 714 infirmières provenant de la Nurses’Health Study et de 45 303 hommes, eux aussi des professionnels de santé ayant participé à la Professionals Follow-up Study. Les personnes incluses dans l’étude ne devaient pas avoir d’antécédents cardiaques. Elles ont ensuite été suivies pendant près de 26 ans, répondant à un questionnaire détaillé sur leurs habitudes alimentaires tous les quatre ans depuis 1986 jusqu’en 2010.
Moins de gluten, moins de céréales complètes
Grâce à ces informations sur leurs régimes, les scientifiques ont pu estimer leur consommation en gluten sur le long terme. Ils n’ont trouvé aucune association entre la prise de gluten et la survenue de maladie coronarienne ou d’infarctus du myocarde (fatal ou non). Cette absence de lien était claire pour les deux sexes ainsi que pour les individus présentant des facteurs de risques cardiovasculaires connus. Cependant, des analyses complémentaires ont montré qu’un régime pauvre en gluten peut entraîner une consommation plus faible en céréales complètes. Or, celles-ci sont reconnues pour être bénéfique pour la santé cardiovasculaire.
Les auteurs concluent que leurs travaux vont clairement à l’encontre de la promotion d’un régime restreint en gluten pour réduire le risque de maladie coronarienne. Ils vont même plus loin en affirmant « que les régimes sans gluten ne devraient pas être encouragés pour les personnes qui ne souffrent pas de maladie cœliaque ». De manière générale, les soupçons semblent s’accumuler contre ces régimes. D’autres travaux avaient déjà suggéré un lien entre un régime pauvre en gluten et la survenue de diabète de type 2, ou un risque accru d’être exposé à certains contaminants. De quoi donner envie de consommer du gluten de bon cœur !
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