« Avec l’arrivée des biothérapies ayant une action plus ciblée, nous disposons, dans l’asthme sévère à éosinophiles, de nouvelles options disposant d’un mécanisme d’action similaire aux corticoïdes et aussi efficaces, les effets secondaires en moins », a souligné le Pr Arnaud Bourdin (pneumologue à l’hôpital Arnaud de Villeneuve, CHRU de Montpellier) à l’occasion du lancement du benralizumab (Fasenra, laboratoires AstraZeneca).
Diminuer l’inflammation éosinophilique
Cet anticorps monoclonal humanisé, est le premier traitement ciblant directement le récepteur de l’IL-5, principale cytokine intervenant dans l’activation, la maturation, la survie et la migration tissulaire des éosinophiles. « Fasenra vient élargir les biothérapies déjà existantes : le mépolizumab et le reslizumab qui agissent en privant les éosinophiles d’un facteur de croissance essentiel. Leur action contribue ainsi à une diminution du nombre d’éosinophiles dans le sang. Le benralizumab, cible le récepteur IL-5R présent à la surface des éosinophiles. Sa fixation sur ce récepteur entraîne la mort de l’éosinophile grâce au recrutement des cellules natural killer, ce qui se traduit par une déplétion rapide et quasi-totale de ces cellules dans le sang et dans les voies aériennes après quatre semaines de traitement », a expliqué le Pr Patrick Berger (pneumologue, hôpital Haut-Lévêque, CHU de Bordeaux).
Un traitement au long cours
Fasenra, injection sous-cutanée, est indiqué chez l’adulte pour le traitement de fond additionnel de l’asthme sévère à éosinophiles non contrôlé [taux d’éosinophiles sanguins supérieur ou égal à 300 cellules/μl à l’instauration du traitement] malgré une corticothérapie inhalée à forte dose associée à des β2-agonistes de longue durée d’action. Fasenra ne doit pas être utilisé pour le traitement d’exacerbations aiguës de l’asthme.
Disponible en ville, sa prescription est réservée aux spécialistes en pneumologie avec une prescription initiale hospitalière. C’est un traitement au long cours et la décision de le poursuivre ou non doit être réévaluée au moins une fois par an en fonction de la sévérité de la maladie, du niveau de contrôle des exacerbations et de la numération des éosinophiles sanguins.
L'asthme à éosinophile grand pourvoyeur d'asthme sévère
Rappelons que l’asthme est dit sévère lorsqu’il nécessite un traitement à dose élevée de corticostéroïdes inhalés, associés à un autre traitement de fond pour prévenir la perte de contrôle, ou qui reste non contrôlé malgré ces traitements. « Malheureusement, cette prise de CSO expose les patients à des effets extrêmement délétères sur le long terme », a souligné le Pr Arnaud Bourdin.
L’asthme à éosinophiles est un des phénotypes fréquents et représente 55 % des asthmes sévères. Des critères diagnostiques de l’asthme sévère à éosinophiles ont été proposés par l’European Respiratory Society (ERS) en 2017. Parmi les critères majeurs, on compte : la persistance d’une éosinophilie et d’un taux élevé d’éosinophiles dans le sang ; des exacerbations fréquentes (plus de 2 par an) ; la dépendance aux CSO pour le contrôle de l’asthme et leur prise en continu ou de manière intermittente.
D’après une conférence de presse des laboratoires AstraZeneca
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