Dans la nuit de mardi à mercredi, des affiches anti-IVG ont été placées de manière illégale dans les emplacements réservés à la publicité à bord du métro parisien.
Comme elle l’indique dans un communiqué, « la RATP a été victime d’un acte de malveillance sur son réseau d’affichage cette nuit. Des affiches ont été apposées de manière sauvage dans les espaces situés dans les rames de plusieurs lignes de métro. Nos équipes techniques sont en train d’intervenir pour procéder au retrait intégral des visuels concernés. La RATP condamne cet acte malveillant et va porter plainte. »
Messages de campagne détournés
Ces affiches ont été placées dans les espaces sous verre situés aux extrémités des métros parisiens. Elles mettent en scène non seulement les deux candidats présents au second tour de la présidentielle mais aussi d’autres candidats éliminés lors du premier tour. Elles détournent leurs slogans de campagne pour les faire correspondre à leur message antiavortement, ou interpellent directement les hommes et femme politiques sur leurs supposées convictions.
La photo d’Emmanuel Macron est ainsi accompagnée d’un « La France doit être une chance pour tous. Alors laisse-nous la chance de vivre », celle de Marine Le Pen de « Ne ferme pas les frontières de nos vies », celle de François Fillon de « Tu n’approuvais pas l’IVG, maintenant tu le défends », celle de Jean-Luc Mélenchon de « Les communistes ne sont-ils pas censés protéger les plus faibles ? » et celle de Benoît Hamon de « Tu prônes l’égalité de tous les Français, ça commence par l’égalité avant la naissance ».
Le logo des Survivants, un mouvement antiavortement dans la mouvance anti-mariage pour tous, est apposé sur ces affiches, que l’on retrouve d’ailleurs sur leur site.
Plusieurs réactions ont été observées sur les réseaux sociaux, en particulier par l’association féministe Osez le féminisme qui écrit sur son fil twitter que « Ces pubs anti-IVG nous rappellent le besoin de s’engager chaque jour pour la préservation et la conquête des droits des femmes ».
Ces pubs #antiIVG nous rappellent enfin le besoin de s'engager chaque jour pour la préservation et la conquête des droits des femmes ! (3/3)
— Osez le féminisme (@osezlefeminisme) 26 avril 2017
Après certaines réactions inquiètes sur Twitter quant à cette campagne, dont on pouvait penser au départ qu'elle avait été réalisée avec l'accord de la RATP, plusieurs twittos ont indiqué leur soulagement. C'est ainsi le cas de Laurence Rossignol, ministre des Droits des femmes.
Affiches #antiIVG : soulagement après la mise au point du @GroupeRATP https://t.co/n1EPwf8UPU
— laurence rossignol (@laurossignol) 26 avril 2017
De son côté, Cécile Duflot, députée de Paris, allait plus loin en écrivant « Je conseille donc à tous de supprimer les tweets d'alerte pour stopper la diffusion de ces affiches dégoûtantes ».
Je conseille donc à tous de supprimer les tweets d'alerte pour stopper la diffusion de ces affiches dégoûtantes https://t.co/hbtCzVRVBN
— Cécile Duflot (@CecileDuflot) 26 avril 2017
Rappelons que plus d’une femme sur trois a recours à une IVG dans sa vie et que ce droit doit encore être conforté, estimait en janvier 2017 le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE), à l'occasion du 42e anniversaire de la loi Veil.
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