Détecter les hémorragies cérébrales d’un volume supérieur à 3,5 cm3 et ce jusqu’à 2,5 cm de profondeur intracrânienne, c’est ce que propose Infrascanner 2000, un appareil long d’une trentaine de centimètres et pesant près de 400 grammes. Mis au point par la société Infrascan, ce mini scanner émet des ondes dans le proche infrarouge et analyse grâce à un capteur intégré l’absorption des signaux par l’hémoglobine. Il compare ensuite les mesures effectuées dans les deux hémisphères du cerveau afin de détecter une éventuelle hémorragie.
L’Infrascanner 2000 est utilisable au travers de la chevelure (avec néanmoins une limite pour les personnes portant des cheveux tressés denses, type dreadlocks !). Les mesures ne sont pas fiables en cas d’hématome sous-cutané en raison des interférences.
Une mesure en 8 points symétriques (frontaux, temporaux, pariétaux et occipitaux) permet en moins de 5 minutes de détecter des signes d’hémorragie sous-durale, extradurale ou intra-parenchymateuse superficielle. Cet appareil ne détecte ni les AVC profonds ni les pétéchies.
Il convient à la surveillance des traumatismes crâniens non graves (Glasgow 13 à 15) en comparant les données d’au moins deux examens successifs. Utilisés chez les personnes sujettes aux chutes (seniors, épileptiques ou en situation d'handicap moteur), chez les femmes enceintes et les enfants, il permet de ne pas avoir à réaliser de façon systématique un scanner cérébral.
L’avis du Dr Mehrsa Koukabi, chef de service des urgences au Centre hospitalier de Versailles
« Une technologie qui pourrait trouver sa place dans le suivi des âges extrêmes »
Cet appareil a été testé principalement dans des conditions extrêmes, sur les terrains d’opérations extérieures militaires, par exemple. Dans les services d’urgences, il n’a pas encore fait sa place, des études en conditions de flux quotidien aux urgences doivent être réalisées. Aux urgences, la courbe d’apprentissage des mesures et le délai de réalisation peuvent être des obstacles. En outre, Infrascanner ne peut pas être utilisé chez des patients agités.
Il faut aussi garder à l’esprit que cet appareil ne peut être utilisé que pour les hémorragies cérébrales superficielles et non profondes (qui représentent la majorité des patients).
La technologie est néanmoins séduisante et elle pourrait trouver toute sa place dans le suivi des âges extrêmes (enfant, personnes âgées), tout comme dans les déserts médicaux et hospitaliers où l’accès au scanner peut nécessiter des transports parfois très longs en ambulance pour un passage aux urgences et un simple examen d’imagerie.
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