Investir pour la modernisation de notre système de santé

Publié le 21/10/2016

La mutation du système de santé français est en marche. Selon le PLFSS 2017, « la loi de modernisation du système de santé doit trouver une traduction en matière d’investissements de santé territorialisés. Ainsi, 2 milliards d’euros seront mobilisés sur les cinq prochaines années pour faire évoluer l’offre de soins dans les territoires ».

 

Trois priorités données aux investissements

Pour moderniser le système de santé français, la Caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM) entend, d’abord, « accompagner la territorialisation de l’offre de soins en favorisant des investissements qui permettent de garantir un accès à des soins coordonnés et gradués à l’échelle d’un territoire ». Sa seconde priorité va au numérique, aux outils de coordination territoriaux et aux organisations en parcours. « Pour favoriser ainsi une meilleure coordination des soins, il s’agira de s’appuyer sur l’expérience du programme “Territoire de soins numérique” engagé en 2012 pour développer les plates-formes d’appui aux professionnels, favoriser le lien ville-hôpital et faire évoluer les systèmes d’information des groupements hospitaliers de territoire (dossiers patients partagés sur un territoire entre plusieurs professionnels de santé). »

 

Cap sur l’innovation

Enfin, l’Assurance maladie entend également renforcer l’innovation sous toutes ses formes, notamment en ambulatoire, et la soutenir par le programme investissement d’avenir. C’est sa troisième priorité. « La diffusion accélérée de technologies de santé scientifiquement validées est nécessaire pour que le plus grand nombre de patients bénéficient d’un égal accès à ces innovations. Il convient ainsi d’encourager le développement, la validation et un accès rapide aux innovations qui auront démontré leurs apports. Pourront notamment être financés des projets d’investissement dans des infrastructures et des organisations permettant d’exploiter le big data ainsi que des projets en matière de télémédecine », décrit le PLFSS 2017.

 

« La France dispose d’atouts énormes pour bâtir de nouvelles filières », estime Gilles Lasserre, président d’Essec Santé et co-fondateur du groupement d’intérêt économique Sapiens 5 pour la valorisation des projets en santé. Pour que cette innovation puisse émerger, elle devra toutefois s’inscrire dans une démarche interprofessionnelle s’appuyant sur le triptyque « clinicien, ingénieur, manager ». « C’est pourquoi, dans Sapiens 5, nous travaillons sur l’interprofessionnel, la sophistication des métiers, mais en bon équilibre. Si cette construction n’était pas coordonnée ni concrète sur le terrain, l’émergence de toute nouvelle filière s’avèrerait difficile », conclut-il.
 

Christine Colmont


Source : lequotidiendumedecin.fr