« Les radiologues n’ont jamais eu peur de l’évolution technologique. Mais ils sont exaspérés par les affirmations de soi-disant experts, qui tout en ne connaissant rien à notre métier, imaginent pour nous ce que sera la radiologie du futur », explique le Pr Jean-Michel Bartoli, président des Journées francophones de radiologie (JFR) 2017 et chef du pôle imagerie de l’APHM. C’est pour « élever le niveau du débat » que celui-ci a souhaité, lors des JFR, organiser la « conférence FutuRim : votre radiologue en 2030 ». « Ce qui a été extraordinaire, c’est que durant le temps de cette conférence, les JFR se sont arrêtées, tous les participants étant venus écouter nos 3 orateurs », indique le Pr Bartoli.
Diplômé de l’École Polytechnique et de l’ENSAE, membre de plusieurs cabinets ministériels, Vincent Champain a présenté une enquête réalisée auprès des membres de la SFR sur l’impact du numérique sur la radiologie, l’intelligence artificielle et le deep-learning. « L’intelligence artificielle passionne la quasi-totalité des radiologues. 10 % seraient même prêts à monter une start-up dans ce domaine. Mais tous le disent : ce qu’ils veulent, ce sont des outils technologiques fiables et efficaces qui pourront faciliter leur quotidien et surtout leur permettre de consacrer le plus de temps possible à la relation directe avec le patient », explique le Pr Bartoli.
Ce dernier a aussi beaucoup apprécié l’intervention du Dr Françoise Sivignon, radiologue et présidente de Médecins du Monde France. « Elle exerce en banlieue parisienne et s’est toujours investie de manière admirable dans de nombreuses actions humanitaires en France ou à l’étranger. Et elle nous a permis de comprendre la nécessité de relativiser nos plaintes, dans les pays riches, focalisés par cette course à la technologie. La priorité est aussi de nous mobiliser pour que les progrès radiologiques soient aussi accessibles au plus grand nombre de personnes dans le monde », indique le Pr Bartoli, qui ne cache pas sa profonde admiration pour le troisième orateur : Mikael Dake, professeur de radiologie à l’université de Stanford et directeur de laboratoire. « Il a notamment évoqué la miniaturisation de capteurs qu’à l’avenir les radiologues pourront être amenés à poser dans le corps de leurs patients. Reliés à des données de big data sur leur génétique, leurs antécédents, ceux de leurs parents, sur leur environnement, ce qu’ils mangent, leur activité physique ou sportive… Ils pourront permettre d’alerter sur la survenue d’un problème de santé avant même que le patient n’en ressente les symptômes. Cela permettra de faire de la prévention intelligente et ciblée et, si besoin, de traiter par radiologie interventionnelle », indique le Pr Bartoli.
Entretien avec le Pr Jean-Michel Bartoli, président des JFR 2017 et chef du pôle imagerie de l’APHM
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