La Bourgogne Franche-Comté est en pointe sur la e-santé. Déjà région expérimentale pour la télémédecine (lire aussi page 4), elle investit aujourd'hui sur les services digitaux pour décloisonner le système de santé et améliorer la coordination.
Dès juillet, le nord de la Saône-et-Loire – un bassin de 350 000 personnes – sera le terrain d'expérimentation du projet eTICSS (e-territoire innovant coordonné en santé et social), qui vise à fluidifier les parcours de soins via une plateforme technologique.
Le territoire est déjà dynamique en matière d'exercice coordonné puisque la zone compte 14 maisons de santé pluriprofessionnelles, quatre centres de santé, six réseaux de soins et deux maisons pour l'autonomie et l'intégration des malades d'Alzheimer (MAIA). Le projet, piloté par l'agence régionale de santé (ARS), repose sur divers services numériques (messagerie professionnelle sécurisée, référentiel de description des ressources sanitaires sociales et médico-sociales, agenda en ligne, dossier de coordination pour les événements programmés ou encore carnet de vaccination en ligne). Quatre axes ont été arrêtés : coordination (entre sanitaire et social) ; relation ville hôpital ; bon usage du médicament et maintien à domicile.
Le médecin traitant, chef de la coordination
Le projet implique à la fois les patients, qui pourront se connecter et accéder à leurs propres données, et les professionnels de santé. « Pour répondre aux besoins de la population, on doit modifier les pratiques, les cultures et les systèmes d'information. Le patient doit être dans le coup pour que le fonctionnement soit collégial », insiste le Dr Yann Bourgueil, directeur de recherche à l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes). Cet expert estime que « la baisse du nombre de médecins est un formidable levier pour ce genre collaboration professionnelle ».
Le recours à une plateforme numérique peut-il perturber la relation médecin/malade ? « Les data ne déshumanisent pas les rapports, assure le Dr Didier Rondepierre, généraliste en maison de santé à Montret (Saône-et-Loire), qui pratique la télémédecine depuis plusieurs années. C'est aussi au médecin de s'adapter au patient et d'accepter que certains seront toujours réticents ». Il pose une condition : le médecin traitant doit rester le leader de l'équipe.
« L'orchestration de la coordination ne doit pas se surajouter à des journées déjà lourdes pour le médecin traitant, admet Bertrand Le Rhun, manager du projet e-santé à l'ARS. C'est pourquoi un guichet unique a été intégré, l'objectif est de faire des services simples, conçus pour le quotidien des médecins ».
Le projet, dont le coût s'élève à 14 millions d'euros devrait se déployer sur le territoire bourguignon jusqu'en 2017.
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