La stimulation magnétique transcrânienne (TMS), une méthode non invasive utilisée en neurophysiologie et testée en thérapeutique, notamment contre la douleur chronique et en psychiatrie dans la dépression résistante mais aussi la schizophrénie, est coûteuse et contraignante.
Des Canadiens montrent dans « The Lancet » qu'une nouvelle forme de TMS (iTBS) permet de diviser par 10 la durée d'une séance, qui passe de 37,5 minutes avec la méthode standard (rTMS pour TMS répétitive) à 3 minutes (iTBS), sans perte d'efficacité sur la dépression.
Traiter davantage de patients
Selon le Dr Daniel Blumberger, codirecteur du centre Temerty d'intervention cérébrale thérapeutique au centre d'addiction et de santé mentale à Toronto et premier auteur, cette technique permettrait de multiplier par 3 à 4 le nombre de patients traités, ce qui aurait pour conséquence d'améliorer l'accès au traitement et de diminuer la liste d'attente.
Dans la dépression, la rTMS est utilisée pour stimuler à l'aide d'un champ magnétique à haute fréquence (10 Hz) le cortex préfrontal dorsolatéral gauche impliqué dans l'humeur. La stimulation théta burst intermittente (iTBS) se veut plus proche des rythmes naturels et délivre 600 pulsations en seulement 3 minutes.
Dans cette étude comparant la rTMS et l'iTBS chez 414 patients ayant une dépression résistante, l'efficacité était mesurée à 4-6 semaines de traitement, à raison d'une séance administrée 5 jours par semaine. L'efficacité était évaluée sur la diminution des symptômes dépressifs (échelle Hamilton à 17 items).
Évaluation médico-économique à terme
Les patients inclus n'avaient pas été répondeurs à une dose adéquate d'antidépresseurs ou intolérants à au moins 2 antidépresseurs et avaient reçu au moins un traitement pendant au moins 4 semaines.
L'essai a conclu à la non-infériorité de l'iTBS par rapport au rTMS. Le profil de tolérance était très proche, avec des céphalées comme effet secondaire le plus fréquent. Les symptômes dépressifs ont diminué significativement chez 49 % du groupe iTBS, avec 32 % de rémission, un résultat que les auteurs qualifient d'« encourageant », quand le taux de rémission était de 27 % dans le groupe rTMS.
Même si de nouvelles évaluations à long terme sont nécessaires, à la fois cliniques et médico-économiques, la rTMS et maintenant l'iTBS ouvrent de nouvelles perspectives dans le traitement de la dépression résistante. Si la psychothérapie et les antidépresseurs ont fait preuve de leur efficacité, près d'un tiers des dépressions restent résistantes.
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