À l’issue d’une expertise ordonnée par la justice, les parents de la petite Ayana, 7 mois, plongée dans le coma depuis bientôt 45 jours au CHU d’Angers, ont finalement accepté son décès « programmé ». L’avocat des parents Emmanuel Ludot avait introduit auprès du tribunal administratif de Caen une action visant à obtenir un « constat d’urgence » sur l’état de santé du nourrisson après la décision d’arrêt de la ventilation assistée, initialement prévue lundi par l’équipe médicale qui se refusait à mettre en œuvre de traitements pouvant relever d’une « obstination déraisonnable ».
Plainte contre le SAMU d’Alençon
Dans la nuit du 5 au 6 mai, la petite fille avait été victime d’une forte fièvre et de convulsions dans les suites d’une vaccination (deux injections) réalisée quelques heures plus tôt dans un PMI. La mère avait indiqué avoir alors appelé le SAMU qui a « refusé de se déplacer ». Finalement, l’enfant sera conduite dans la nuit à l’hôpital d’Alençon puis transférée au CHU du Mans avant d’être hospitalisé dans le service de réanimation pédiatrique du CHU d’Angers. Dès le lendemain, les parents, âgés tous deux de 22 ans, déposaient une plainte pour non-assistance à personne en danger à la gendarmerie de Sées (Orne), où ils résident.
Lundi, les médecins du CHU décidé « en concertation avec les parents », rappelle le CHU, l’arrêt de la « réanimation lourde ». Le Dr Gérald Boussicault, responsable du service, expliquait à l’AFP : « La fillette a des séquelles neurologiques gravissimes, irréversibles, avec un tableau de souffrances, de douleurs, extrêmes ». Au vu de l’évolution des symptômes, – symptômes douloureux intolérables et rebelles au traitement – « nous avons décidé de manière collégiale de ne pas mettre en œuvre de traitements qui pourraient relever d’une obstination déraisonnable », a expliqué le pédiatre.
Incompréhension de l’équipe médicale
Les parents informés « ont répondu qu’ils n’étaient pas prêts à ce que leur enfant décède mais qu’ils ne le seraient jamais », a précisé le Dr Boussicault. La date de l’arrêt a été décidée avec les parents avant que ces derniers ne changent d’avis, l’équipe soignante n’en étant informée par voie de presse. Face à leur intervention dans les médias, le CHU a d’ailleurs tenu à préciser au nom des soignants entourant l’enfant : « L’équipe a reformulé aux parents ce mercredi 17 juin – de la manière la plus juste, la plus loyale et la plus compréhensible – les alternatives thérapeutiques », rappelant « qu’à aucun moment, les parents n’ont manifesté de désaccord ou d’opposition ». Si tel avait été le cas, la décision aurait été suspendue « afin d’examiner de nouveau avec les parents les conséquences du maintien de la réanimation sur la souffrance d’Ayana », ajoutait le CHU. La mise au point faite, l’équipe indiquait comprendre « la détresse des parents » qu’elle continuera à accompagner.
Une expertise utile
À l’issue de l’expertise de ce week-end, la mère a annoncé, la voix brisée par l’émotion, que « la mort du bébé va être programmée d’ici à six à huit jours » et qu’elle allait avec son mari le veiller avant son départ. « L’expertise a été très utile et a permis aux parents de comprendre la situation dans laquelle ils étaient », a indiqué leur avocat Me Ludot qui était allé jusqu’à mettre en cause la vaccination. « Ils ont l’explication médicale », a-t-il ajouté, soulignant qu’il allait désormais s’attacher à prouver « la responsabilité lourde du SAMU d’Alençon ». « Cette enfant a eu le cerveau détruit par une hyperthermie maligne. C’est la fièvre de 42,5 qui est à l’origine de cette destruction. Si cette fièvre avait été traitée en temps et en heure, nous ne serions pas au chevet d’un bébé qui est sur le point de mourir », a-t-il conclu. L’équipe médiale, elle, se dit, « soulagée de pouvoir reprendre une relation de confiance », avec les parents
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