HumaniTerra, présidée par le Dr Bruno Salazard, chirurgien plasticien enfant, a entamé la semaine dernière sa deuxième mission à Gaza en trois mois. Cette ONG d’aide chirurgicale aux pays en voie de développement basée à Marseille, a été sollicitée début août par le ministère des Affaires étrangères, pour soigner les blessés de guerre du conflit israélo-palestinien. Elle a envoyé une première équipe, un chirurgien, chef du service de chirurgie réparatrice de l’hôpital de Nîmes, Dominique Saunière, avec un anesthésiste et une infirmière de bloc, à l’Hôpital de Al Shifa, en Cisjordanie et 4 0000 euros de matériel en consommables en chirurgie et anesthésie pour les blocs opératoires. « Les autorités palestiniennes nous ont sollicités car ils avaient un grand besoin en chirurgie réparatrice, pour les brûlés notamment. Cela a été difficile de rentrer le matériel mais notre équipe a pu opérer d’abord à Jérusalem où les patients avaient été transportés puis à Gaza. Elle a travaillé avec un chirurgien de MSF sur place. Mais l’idée, c’était aussi de faire un état des lieux pour voir ce dont ils avaient besoin, pour les missions suivantes. » Bruno Salazard dirige lui-même cette deuxième mission à Gaza, pour faire de la chirurgie réparatrice, en fonction des besoins exprimés.« J’ai contacté les chirurgiens là-bas. Les médecins regroupent les enfants dans les hôpitaux pour les soins et en même temps, ils viennent pour se former à ce type de chirurgie. » Un troisième voyage est d’ores et déjà programmé en novembre, toutes deux réalisées avec des fonds du Conseil régional PACA, pour apporter encore du matériel et des savoirs faire spécifiques.
Une réponse dans l’urgence mais aussi « de jolis projets »
Ces objectifs de soins et de formation entrent tout à fait dans la philosophie développée depuis sa création en 1998, par Christian Echinard, fondateur d’HumaniTerra International. Depuis 15 ans, elle est intervenue dans de nombreux pays, avec du personnel médical recruté dans la France entière, chirurgiens, anesthésistes, infirmiers, tous bénévoles pour opérer les populations les plus démunies au Cambodge, Afghanistan, Bangladesh et en Haïti, et former le personnel local. « À la fois, nous travaillons sur les soins chirurgicaux mais aussi sur la réparation des outils de travail, les blocs opératoires, poursuit Bruno Salazard. À la suite de catastrophes humanitaires comme en Haïti, ou la Guerre comme à Gaza ou en Centrafrique. Mais souvent les soins d’urgence s’accompagnent aussi de jolis projets plus globaux. » En Afghanistan par exemple, Humaniterra a réalisé un centre des grands brûlés. « Il a, à ce jour, pris en charge 500 patients depuis sa création. On a mis en route aussi en partenariat avec une association de femmes, une campagne de prévention des immolations des femmes, qui a entraîné une baisse de 80 % de l’immolation. Cela accompagne bien ces projets chirurgicaux. »
Ce sera aussi le cas en Guinée, au nord du pays, où l’association a été sollicitée pour réparer les fistules obstétricales, sur des femmes mutilées et désocialisées. « Dans le même temps, on va travailler sur la prévention des mutilations sexuelles, notamment l’excision sur les petites filles avec une anthropologue allemande », explique Christian Echinard.
En Haïti, HumaniTerra doit aider à la construction d’une maternité dans le cap haïtien, en lien avec un travail sur les violences conjugales, très fréquentes dans ce pays. En Jordanie, à la frontière avec la Syrie, dans le camp de Za’Atari, il s’agit de réparer les réfugiés syriens et de travailler à l’ouverture d’un service de grands brûlés et de chirurgie réparatrice, avec l’aide de l’UNHCR « mais les Jordaniens aussi en bénéficient », précise le fondateur d’HumaniTerra. En Tunisie, une nouvelle mission démarre à Kasserine, dans un désert médical, où sont actés de gros besoins. D’autres sont encore en projet comme une unité mère-enfant, au Cambodge ou un service de réparation d’enfants en Centrafrique.
Soigner, Former, Construire, les principes d’HumaniTerra, avec une nouvelle équipe très motivée, restent plus que jamais d’actualité. Autant dans les compétences médicales que dans l’organisation.
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