Huit mois après l’approbation du dispositif sur la fin de vie, aussi appelé « testament biologique », par la Chambre des députés, le Sénat italien a entériné le texte. Ce dispositif, approuvé huit ans après la présentation au parlement d’un premier projet de loi, légalise le refus de l’alimentation et de l’hydratation artificielle. Il interdit l’acharnement thérapeutique pour les personnes atteintes de pathologies graves, incurables ou en phase terminale et dans ce cas précis, autorise le recours à la sédation palliative profonde et continue jusqu’au moment du décès.
D'après ce texte, les médecins objecteurs de conscience pourront refuser de débrancher la machine tenant en vie le patient, et à l'inverse, aucun praticien ne pourra être poursuivi pour avoir interrompu des soins, le médecin traitant devant respecter la volonté du patient.
Les dispositions sur la fin de vie devront être rédigées devant deux témoins ou enregistrées sur une cassette vidéo et ne seront pas irrévocables. Les personnes handicapées pourront utiliser tous les types de supports technologiques leur permettant d’indiquer leurs volontés. Ces décisions devront être authentifiées par un employé de la commune de résidence des personnes puis transcrites dans un registre spécial ou déposés auprès des structures sanitaires de la région d’appartenance.
Luttes entre différentes tendances politiques
Le Sénat italien a entériné le texte de la Chambre des députés sans modifier une virgule nonobstant les quelque cinq mille amendements présentés par des partis de l'opposition, à commencer par la Ligue du Nord et les centristes.
Une partie des catholiques toutes tendances confondues a en revanche approuvé le texte, probablement pour s’aligner sur la position du pape François. En novembre dernier en effet, le souverain pontife a étonné le monde entier en se prononçant contre l’acharnement thérapeutique tout en restant fermement opposé à l’euthanasie.
La question de l'euthanasie est l’argument utilisé par les opposants au testament biologique pour justifier leur refus, la prochaine loi pouvant permettre l’aide à mourir (comme le réclament les associations pro-euthanasie), affirment-ils.
Après le vote autorisant les dispositions sur la fin de vie, l’assemblée a longuement applaudi. « C’est un acte de civilisation, un pas en avant pour la dignité humaine », a déclaré le président du Conseil Paolo Gentiloni. Pour Alberto Gambino, président de l’association pour le droit à la vie « Scienze e vita », il s’agit au contraire d’un geste d’une barbarie unique lié à des exigences électorales, la législature finissant en février prochain.
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