François Hollande a lancé lundi un « ultimatum humanitaire » au régime syrien suite à son entrevue avec le Dr Françoise Sivignon, présidente de Médecin du monde, et de représentants de Médecins sans frontières France et de l’Union des organisations de secours et soins médicaux France.
« Il y a urgence, a souligné le chef de l’État, Si l'ultimatum n'est pas entendu, il y a des responsabilités qui devront être appelées ». Ceux qui s'opposeront à l'aide humanitaire au profit des populations civiles seront « appelés à en répondre », et leur « responsabilité engagée », a-t-il insisté. François Hollande souhaite que l'on permette l'évacuation, l'alimentation et le soin de 120 000 personnes d'être alimentées, soignées. La ville est toujours le théâtre de combats entre l'armée syrienne libre et les troupes du président Bachar el-Assad soutenues par leurs alliés.
« Aucun plan de protection des civils » n'a été mis en place, déplore le Dr Sauvignon, « les bombardements n'ont pas cessé, l'armée et ses alliés rentrent dans les maisons d'Alep et tuent, les cadavres jonchent les rues depuis plusieurs jours ». Selon des témoignages de terrains également relayés par le Dr Sauvignon, « 82 civils ont été tués lundi soir, dont 11 femmes et 13 enfants ».
« L'essentiel aujourd'hui c'est que ceux qui sont vivants sortent de cet enfer », a ajouté le Dr Sauvignon, implorant « l'évacuation de tous les civils sans discrimination d'âge, de sexe… ».
Le Pr Raphaël Pitty, de l'UOSSM, en a appelé pour sa part à la mobilisation de « l'opinion publique internationale », mais aussi de ses « collègues russes », Moscou jouant un rôle important dans l'offensive militaire sur la ville d'Alep.
Un accord sur une évacuation des civils et des insurgés d'Alep a été conclu ce mardi, ont annoncé des groupes rebelles après la ague d'indignation internationale contre des atrocités commises dans cette deuxième ville de Syrie.
Le courage des infirmières d'Alep salué par l'OMS
« Alep est devenu la ville la plus dangereuse du monde », affirme pour sa part l'Organisation mondiale de la santé (OMS), dans un communiqué. « Les travailleurs de santé qui ont fait le choix de rester sont débordés, épuisés, et travaillent avec des ressources limitées », ajoute l'organisation qui rend notamment hommage au courage des infirmières restées à leur poste dont elle a reçu plusieurs témoignages.
« Je n'ai jamais été témoin de scènes aussi tragiques dans toute ma carrière, ajoute la représentante de l'OMS en Syrie Elizabeth Hoff, en dépit des dévastations auxquelles ces infirmières et les personnels de santé doivent faire face, ils continuent leur travail, passant outre leur propre chagrin pour sauver héroïquement des vies chaque jour. »
En 2016, l'OMS annonce avoir formé 16 000 professionnels de santé, travaillant dans des établissements de santé publics ou privés, ou dans des organisations non gouvernementales.
(Article mis à jour le 14/12/2016)
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