En ce début de XXIe siècle, les femmes sont encore victimes d’accidents de santé liés à la reproduction et trop de femmes dans le monde perdent la vie en la donnant. Le constat est unanime : les femmes sont encore victimes de violences, d’agressions, de mutilations sexuelles et de discriminations diverses.
C’est à partir de ce constat que le CNGOF a décidé de créer en 2014 le Fonds pour la santé des femmes sous la présidence de l’infatigable Pr Jacques Lansac. « C’est un beau projet, qui a pour objectif de développer des actions en France ou à l’étranger pour améliorer la santé des femmes et favoriser leurs accès à l’éducation, à la contraception et aux soins en gynécologie et obstétrique », précise l’ancien président du CNGOF et chef de service au CHU de Tours.
Lutte contre les violences
Ce Fonds vise aussi à développer la formation des jeunes garçons et filles à l’éducation affective, relationnelle, sexuelle, à lutter contre les différents types de violences dont les femmes sont victimes et mieux former à la prise en charge des femmes les médecins, les sages-femmes, les personnels de santé mais aussi les personnels de la police ou de la justice.
Sur la période 2016-2018, le Fonds va mettre en œuvre un certain nombre d’actions en France et dans des pays en voie de développement. « En France, nous finançons par exemple un programme « Des gynécologues à la rencontre des adolescents », avec des débats dans les classes de seconde sur l’éducation relationnelle, affective et sexuelle, sur la contraception et les infections sexuellement transmissibles. Nous avons aussi un programme pour améliorer la prise en charge des femmes en situation de handicap, en particulier pour les questions de contraception, de dépistage gynécologique ou de maternité. Nous avons aussi aidé Gynécologie sans frontières (GSF) qui assure des consultations pour les femmes migrantes à Calais. Nous leur avons fourni un échographe », détaille le Pr Lansac.
À l’étranger
La Fondation souhaite aussi être active en Afrique. Elle ainsi ouvert une école de sages-femmes au Tchad, avec des promotions de 10-15 élèves par an. Ce projet devrait permettre de former 100 sages-femmes minimum en 10 ans. « Ce sont alors 130 000 femmes tchadiennes qui pourront bénéficier de soins obstétricaux, alors qu’elles n’en auraient pas eu la possibilité sans la création de cette formation », souligne le Pr Lansac.
La Fondation va aussi financer une mission de compagnonnage dans un service de gynécologie-obstétrique au Togo. Elle soutient également financièrement un service de gynécologie et de chirurgie gynécologique en République démocratique du Congo (RDC), pays du désormais célèbre Dr Denis Mukwege, prix Sakharov 2014 et héros du film « L’homme qui répare les femmes ». « Le docteur Mukwege a accepté d’être le président d’honneur de notre fondation », précise le Pr Lansac, en ajoutant que le conseil d’administration comprend trois autres personnalités : l’ancienne ministre Roselyne Bachelot, l’actrice Julie Gayet et la sénatrice Michèle André.
Pour financer ses actions, le Fonds mise sur le soutien d’entreprises et du public. « Cette année, nous devrions avoir un budget d’environ 80 000 € », précise le Pr Lansac.
D’après un entretien avec le Pr Jacques Lansac, président du Fonds pour la santé des femmes (www.fsf-cngof.com/)
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