LE ROMAN de Patrick Cothias, scénariste de bandes dessinées, et de son coscénariste, Patrice Ordas est sorti avant l’été. Un roman d’un genre nouveau qui décrit sans fioriture une réalité brutale, la vie des soignants des tranchées, qui manquent de temps et de moyens, doivent trier ceux qui peuvent survivre et finissent par se demander à quoi sert de remettre sur pied des soldats que l’on va renvoyer au combat. La BD est toute aussi haletante que le roman.
À l’occasion de sa sortie, un cahier documentaire (réservée à la première édition) a été coréalisé avec le service de santé des armées. Il sert de catalogue à l’exposition préparée par le musée du Val-de-Grâce (Paris) autour des secours aux blessés en première ligne pendant la Grande Guerre. Le sujet est illustré par du matériel, des sculptures, des tableaux et plusieurs maquettes, réalisées pendant la guerre par des artistes pour le musée, ouvert, rappelons-le, en 1915.
Pas préparé.
C’est peu de dire que le service de santé des armées n’était pas préparé aux conséquences sanitaires du conflit. L’état-major avait prévu que de 70 à 90 % des blessures de guerre seraient dues à des balles de fusil permettant une évacuation rapide des blessés vers les hôpitaux bien équipés loin du front. Or, les médecins se trouvent tout de suite dépassés par le grand nombre et la gravité des blessures à grand risque d’infection, causées par les mitrailleurs, les obus et les grenades. Le service de santé se réorganise rapidement, avec envoi au front de chirurgiens expérimentés. C’est l’apparition des ambulances chirurgicales de premières lignes tandis que des ambulances de corps d’armée, stationnées dans un rayon de 13 à 30 km des premières, forment des hôpitaux de 500 lits. On y adjoint des ambulances chirurgicales automobiles, les « auto-chirs ».
Au cours des années de conflit, les progrès de la médecine furent importants : chirurgie réparatrice, prothèses, radiologie de campagne, emploi des antibiotiques, des analgésiques, transfusions sanguines. Le comble : certains de ceux qui avaient sauvé des vies, une fois rendus à la vie civile, échouèrent aux examens de médecine.
* Du 3 novembre au 6 février 2011. Musée du service de santé des armées au Val-de-Grâce, 1, place Alphonse Laveran 75230 Paris Cedex 05
Tél. 01.40.51.51.92. Ouvert les mardis, mercredis, jeudis, samedis et dimanches (sauf au mois d’août), de 12 à 18 heures (dernières entrées à 17 heures).
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