L’opération séduction lancée par François Hollande à l’attention des investisseurs étrangers, avec des promesses d’allégements fiscaux et de meilleures conditions d’accueil, est bien perçue par les leaders de l’industrie pharmaceutique.
À l’issue du conseil stratégique de l’attractivité, plusieurs d’entre eux, conviés à l’Élysée avec les grands patrons étrangers, confient au « Quotidien » leur satisfaction. « Nous prônons depuis trois ans avec acharnement la mise en place d’une politique d’attractivité industrielle, rappelle ainsi le président du LEEM, Patrick Errard, nous ne pouvons donc que nous réjouir de voir les chemins du gouvernement rejoindre le nôtre. Parmi les mesures de visibilité annoncées par François Hollande, la stabilité fiscale nous paraît un point essentiel. Encore faut-il que les entreprises françaises ne soient pas exclues de l’effort garanti aux entreprises étrangères pour qu’elles viennent s’implanter chez nous. »
Assouplir les contraintes
« Cet engagement fiscal va indéniablement dans le bon sens, confirme le président de Leo Pharma France, de même qu’est positive l’inscription des sciences du vivant parmi les trois atouts sectoriels d’attractivité, avec la transition énergétique et le numérique. Mais l’industrie pharmaceutique traverse une situation extrêmement délicate et il faut aller plus loin dans l’assouplissement des contraintes juridiques, si l’on veut non seulement attirer les investissements étrangers, mais aussi garder les sites existants en France. »
De ce point de vue, c’est « le haut niveau de qualification du personnel, son savoir-faire et sa productivité qui restent l’argument principal d’attractivité en France », souligne le PDG de Novo Nordisk, Lars Rebien Sorensen ; le site de production d’insuline du groupe danois, situé à Chartres, a été visité par François Hollande. « Chaque salarié de Chartres sait que nous fournissons à 4 millions de patients l’insuline dont ils ont besoin quotidiennement pour vivre, souligne M. Sorensen. C’est une grande responsabilité. »
« Le président de la République a apporté un jalon supplémentaire dans la reconnaissance du rôle des entreprises, en leur garantissant la stabilité des mécanismes juridiques et fiscaux », se félicite encore David Simonnet, président d’Axyntis (leader de la chimie fine en France), tout en se déclarant « préoccupé par la capacité des représentants de l’État et de la banque publique d’investissement de mettre en œuvre sur le terrain régional, les annonces ambitieuses du chef de l’État. »
Contreparties
Le « pacte de responsabilité » doit-il maintenant se traduire par des contreparties de créations d’emplois en échange d’un allégement du coût du travail ? « Tout pacte est un contrat gagnant-gagnant, et par définition, il doit impliquer des contreparties, réagit Patrick Errard. Pour le moment, je réserverai mon opinion sur la mise en musique des modalités. Mais la notion de contrat implique la confiance et c’est à mes yeux la bonne méthode. »
Plus tranché, Guillaume Clément estime qu’« ayant doublé les effectifs de Leo pharma en cinq ans sans recevoir la moindre contrepartie, (il) se sent quitte d’en fournir aujourd’hui. »
« Si ces contreparties consistent à permettre plus d’embauches et davantage de dialogue social, je fais partie des chefs d’entreprise qui y sont favorables, déclare par contre David Simonnet, à condition que les accords soient passés non pas au niveau des branches, mais dans les entreprises, en rendant compte des créations d’emploi, tout en s’engageant à ne pas augmenter les dividendes à partir des économies de charges réalisées. »
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