Sur l'écran défilent lampes quasi magiques, censées chasser le coronavirus, et miel aux obscures vertus médicinales : la cellule enquête de la Répression des Fraudes (DGCCRF) s'échine à débusquer les arnaques, notamment en ligne, florissantes en cette période d'incertitude face à l'épidémie.
« C'est un miel dépourvu de tout étiquetage, vendu comme produit anti-coronavirus… À 15 euros pièce » : les enquêteurs de la Direction générale de la répression des fraudes ont préparé un best-of des « meilleures » arnaques, qui ont fleuri sur les plateformes de vente en ligne ou les réseaux sociaux depuis l'apparition de l'épidémie de coronavirus en France.
Du miel, mais aussi une lampe aux étonnantes vertus désinfectantes ou « purificateur d'air » anti-virus… le tout à l'efficacité très relative. « Ici, vous avez une plateforme qui propose de délivrer un document de mise en quarantaine sur la base d'un simple questionnaire », poursuit une enquêtrice, qui présente l'ensemble au secrétaire d'État au numérique Cédric O, venu visiter vendredi 6 mars la cellule numérique des services d'enquête de la DGCCRF, à Paris.
« Nous avons fait déréférencer des milliers de produits depuis la semaine dernière », détaille Fatou Diallo, la responsable du service national des enquêtes de la DGCCRF. Plus de 70 personnes réparties sur une petite dizaine de sites en France traquent les pratiques commerciales frauduleuses, avec un suivi plus attentif depuis quelques jours sur les produits liés au coronavirus.
« On sait que ces périodes de crise sanitaire, de crise en règle générale, sont propices pour un certain nombre d'arnaqueurs ou de vendeurs, qui vont tenter soit de réaliser des profits abusifs, de vendre des produits illégaux ou de se livrer à des arnaques », observe Cédric O à l'issue de la visite.
8 000 signalements
L'instance traque aussi les petits malins profitant de l'inquiétude ambiante pour « commercialiser des produits à des prix plus élevés, que ce soit sur les gels ou les masques », poursuit Fatou Diallo.
« On a réalisé en début de semaine un relevé de prix en ligne, sur les principales plateformes ou les parapharmacies en ligne, avant d'effectuer des recherches de sites un peu moins connus », détaille Hélène Masson, responsable d'un des services d'enquêtes au sein de la répression des Fraudes. Les agents comparent avec les anciens tarifs pratiqués pour déceler les abus.
Les Français se sont en effet rués sur les masques de protection et les gels hydroalcooliques, et les prix de ces produits se sont envolés dans certains points de vente. Or, un décret encadre depuis vendredi et jusqu'au 31 mai les prix des gels hydro-alcooliques, à 3 euros les 100 ml.
Plus de 8 000 personnes ont d'ailleurs signalé des pratiques frauduleuses via la plateforme signal.conso.gouv.fr ces trois dernières semaines, dont beaucoup de prix jugés exorbitants.
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