Finastéride et alopécie : l'ANSM renforce le dispositif de déclaration des effets indésirables

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Publié le 07/07/2022
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Crédit photo : S.Toubon

L'Agence du médicament (ANSM) veut faciliter la déclaration des effets indésirables pour le finastéride 1 mg indiqué dans l'alopécie androgénétique. Sont ainsi mis à disposition deux outils « conçus en concertation avec l'association d'Aide aux victimes du finastéride (Avfin) » : un dossier thématique d'information ainsi qu'une vidéo « pas à pas » du réseau français des centres régionaux de pharmacovigilance.

Ces outils sont destinés au grand public, mais aussi aux professionnels de santé, « qu'ils soient concernés par la prescription de ce médicament ou par la prise en charge de ses effets indésirables, notamment sexuels et psychiatriques », indique l'ANSM.

Le dossier d'information comporte ainsi un volet pour les prescripteurs, les appelant d'abord à s'assurer de l'origine androgénétique de l'alopécie. « Certains centres spécialisés peuvent proposer un trichogramme qui consiste à arracher quelques cheveux dans deux ou trois localisations du cuir chevelu afin de mieux comprendre la nature de l’alopécie », est-il indiqué.

Un risque d'effets indésirables sexuels et psychiques

Si la prescription de finastéride est envisagée, l'agence sanitaire rappelle qu'elle ne peut concerner que des hommes (contre-indication chez la femme) âgés de 18 à 41 ans (arrêt au-delà). L'agence recommande « d'interroger le patient sur ses antécédents avec une attention particulière sur ses antécédents psychologiques et sur d’éventuels troubles sexuels », ainsi que de le sensibiliser aux effets indésirables possibles, en particulier sexuels et psychiques. Il est important que le patient reste « attentif aux éventuelles modifications de son humeur ou à tout autre signe qui pourrait l’inquiéter, même s’ils sont intimes et qu’il peut être difficile d’en parler ». Le désir d’enfant doit être abordé ainsi que l'information sur « un possible impact sur la fertilité » et sur « la nécessité d’anticiper un projet de parentalité ».

En général, trois à six mois de traitement sont nécessaires pour observer une stabilisation de la chute des cheveux. « Précisez à votre patient qu’il est inutile d’augmenter la dose de finastéride 1 mg dans l’espoir d’une efficacité plus rapide ou plus importante », préconise l'ANSM, ajoutant qu'il est tout aussi « inutile de diminuer la dose de finastéride pour éviter l’apparition d’effets indésirables ou pour réduire leur intensité ».

Compte tenu des effets indésirables, en particulier d’ordre psychique, il est conseillé de programmer une consultation de suivi dans les trois mois après l’instauration du traitement, puis régulièrement (par exemple tous les six mois). L'ANSM rappelle qu'une fiche d’information doit être remise au patient et que la pertinence de poursuivre le traitement doit être réévaluée systématiquement. Si le traitement est mal toléré, « vous devez l'arrêter et envisager, si nécessaire, une prise en charge pluridisciplinaire », réitérant son appel à « déclarer les effets indésirables ».


Source : lequotidiendumedecin.fr