La tendance à la hausse de la consommation d’antibiotiques en ville se poursuit depuis 2010, après une période de baisse (2000-2005) puis de stabilité (2005-2010). C’est ce qu’indique l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) dans son rapport sur les consommations d’antibiotiques en 2016.
Entre 2015 et 2016, la consommation en ville a augmenté de 1,3 %, ce qui mène à 30,3 le nombre de doses définies journalières pour 1 000 habitants et par jour (contre 29,9 en 2015). La France se trouve très au-dessus de la moyenne européenne (21,9 DDJ/1000H/j). Et entre 2011 et 2016, la consommation a augmenté de 5,6 %. Deux prescriptions sur trois l’ont été pour des affections ORL et des affections des voies respiratoires basses, puis 16,4 % pour des affections de l’appareil urinaire, et 9,3 % pour des maladies des muqueuses et de la peau. Pour 65,2 % d’entre elles, il s’agit de bêtalactamines, pénicillines (dont la part dans la consommation générale ne cesse d’augmenter). Quant à la durée moyenne de prescription, elle reste la même qu’en 2015, soit 9,2 jours.
Du positif aussi
Côté améliorations, l’ANSM signale la baisse de la part de la consommation des antibiotiques critiques (les générateurs de résistances bactériennes, ou ceux dits « de dernier recours ») dans la consommation totale (passant de 36,5 % en 2015 à 35 % en 2016). C’est en particulier l’utilisation des fluoroquinolones qui a diminué significativement, celle de l’association amoxicilline/acide clavulanique et céphalosporines de troisième génération s’étant stabilisée.
À l’hôpital, la consommation est restée stable en 2016, ce qui confirme une tendance de ces 10 dernières années (la consommation avait significativement diminué entre 2000 et 2006). La moyenne française est beaucoup plus proche de la moyenne européenne que dans le secteur ambulatoire. La consommation s’y est établie à 2,19DDJ/1000h/jour en 2016 (contre 2,06 en Europe) et pour 58 % d’entre elles, il s’agit de bêtalactamines, pénicillines.
L’ANSM signale aussi que 3 nouvelles molécules (ne représentant cependant pas de nouvelles familles d’antibiotiques), réservées à une prescription hospitalière, sont disponibles depuis 2016 en France (dalbavacine, tédizolide, ceftolozane).
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