CERTAINS CONNAISSENT Modène pour les voitures Ferrari et Maserati, d’autres pour le ténor Antonio Pavarotti. Mais combien savent que 30 kilomètres au nord de Modène, la petite ville de Mirandola est le 3e site mondial de production de matériel médical. Avec une spécialisation forte et historique dans les dérivés des matières plastiques et un partenariat privilégié avec l’Université de Modène, un modèle que la France pourrait envier.
L’industrie biomédicale est née il y a une cinquantaine d’années dans le district de Mirandola, avec une spécialisation dans les consommables puis dans les appareillages pour hémodialyse plasmaphérèse, transfusions et perfusions. Aujourd’hui les activités se sont considérablement diversifiées autour de quelque 110 entreprises allant des grands groupes à des entreprises artisanales (44 au total) qui se consacrent à une ou deux activités. Ce secteur, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 900 millions d’euros en 2009, exporte 38 % de sa production (11 % de ces exportations vers la France, l’Union européenne représentant près des 2/3).
Une collaboration exemplaire.
Une réussite qui couvre un large champ de spécialités allant du diagnostic aux thérapeutiques diverses, dans de nombreuses spécialités et qui doit beaucoup à une collaboration exemplaire entre les autorités régionales et locales, l’Université et les hôpitaux de Modène et les structures patronales réunies dans le cadre du Quality Center Network (QCN). Avec pour objectif de développer de nouveaux outils dans le domaine biomédical, de valoriser la recherche, de promouvoir la démarche qualité, d’informer et de former les chercheurs comme les industriels, de favoriser les échanges nationaux et internationaux, dans le but notamment de développer les exportations, même des entreprises les plus petites. Une société, Consobiomed, est particulièrement consacrée à tous les types de services aux entreprises du domaine biomédical.
La visite de plusieurs laboratoires de l’Université de Modène montre la diversité des recherches menées, y compris dans des secteurs de pointe (génomiques, travaux sur les cellules souches, oncologie, nano biotechnologies…) et le souci de mutualiser au maximum des outils de recherche de pointe et aussi les connaissances, grâce à un système de bibliothèque électronique et d’intranets très sophistiqués. Surtout, on remarque que si comme en France, tous les chercheurs rencontrés craignent les conséquences des restrictions budgétaires, tous mettent aussi en avant la valorisation de leurs travaux, à travers une collaboration constante avec le secteur industriel, ce qui est moins fréquent dans notre pays. Ce n’est sans doute par un hasard si plus de 600 brevets ont été déposés dans le domaine biomédical, dans la région de Modène.
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