Depuis plusieurs mois, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) met en garde contre l’usage immodéré de certains médicaments contre le rhume. Dans le collimateur de l’Agence, les vasoconstricteurs qui se retrouvent dans la composition de plusieurs d’entre eux. Ces spécialités, comme la pseudoéphédrine, favorisent certes la décongestion nasale, mais sont également responsables d’un certain nombre d’effets indésirables graves, comme l’hypertension artérielle, l’angine de poitrine, voire l’accident vasculaire cérébral, rappelle l’ANSM sur son site.
Une réunion de la commission nationale de pharmacovigilance a eu lieu le 20 novembre dernier. Les vasoconstricteurs étaient au menu des discussions des 39 membres de cette commission. « Cette commission a voté sur la question de savoir s’il fallait procéder à l’inscription des spécialités qui en contiennent sur la liste des médicaments à prescription médicale obligatoire. Une majorité des membres s’est prononcée pour », indique-t-on à l’ANSM. Mais selon les statuts de l’ANSM, cette commission ne rend qu’un avis consultatif, la décision revenant in fine au Pr Dominique Maraninchi, directeur général de l’Agence.
De rares effets indésirables graves.
Selon cette même source, Dominique Maraninchi ne devrait pas rendre son avis immédiatement. Tout d’abord parce que l’ANSM souhaite se mettre préalablement en relation avec les agences d’autres pays de l’Union européenne qui se penchent aussi sur la question, comme la Belgique. Ensuite parce que, par nature, la commission de pharmacovigilance ne traite que du risque que font courir certains produits de santé, et ne se prononce pas sur le bénéfice éventuel qu’ils peuvent également procurer. La commission d’AMM (autorisation de mise sur le marché) de l’ANSM pourrait donc être également consultée. L’ANSM fait également valoir que si 15 événements d’effets indésirables graves ont été observés en France avec ces produits, il faut les relativiser à l’aune du large usage qui en est fait. « Le taux de survenue de ces événements reste très rare » souligne-t-on à l’ANSM.
À l’Agence, on indique donc que la décision du Pr Maraninchi, qui devrait intervenir dans les toutes prochaines semaines, pourrait être mesurée, en ne demandant l’inscription sur la liste des médicaments à prescription obligatoire que pour certaines des spécialités. Comme celles à plus forte concentration de vasoconstricteurs, qui font par ailleurs parfois l’objet d’un détournement d’usage dans le cadre de trafics de stupéfiants.
L’ANSM indique en outre qu’après la décision de Dominique Maraninchi, une information spécifique sur ces produits sera adressée aux pharmaciens, et aux médecins en cas de relistage.
La liste des produits contenant des vasoconstricteurs est disponible en ligne sur le site de l’ANSM (www.ansm.sante.fr). On y trouvera également une fiche de rappel sur le bon usage des médicaments vasoconstricteurs utilisés contre le rhume.
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