Médicaments de ville

Stabilité historique des dépenses en 2011

Publié le 10/12/2012
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LE TAUX de croissance des dépenses de médicaments de ville s’est établi à 0,2 % pour 2011.

Ce sont 22,84 milliards d’euros qui ont été remboursés par l’ensemble des régimes d’assurance-maladie, pour 2,64 milliards de boîtes délivrées. Si l’on ne tient pas compte de la rétrocession hospitalière (médicaments délivrés par l’hôpital mais imputés à la ville), on constate même d’une légère baisse. En effet, pour les seuls médicaments délivrés en officine de ville, les remboursements s’élèvent à 21,3 milliards d’euros (-0,2 % par rapport à 2010). Cette stabilité contraste avec le début de la décennie. En 2001, la hausse des dépenses de médicaments en ville s’élevait à 8,8 % (7,2 % en 2002) avant une érosion progressive.

L’assurance-maladie avance plusieurs facteurs pour expliquer cette modération des dépenses.

Elle note une baisse globale des volumes des médicaments remboursés. Ceux-ci ont par exemple baissé de 6,2 % pour les classes des antihypertenseurs et des IPP.

Le ralentissement du report des prescriptions vers des produits plus coûteux a également joué, mais ce phénomène persiste malgré tout, comme l’illustre le report des prescriptions de Tahor (génériqué en 2012) vers le Crestor, tous deux des hypolipémiants (voir tableau ci-dessous des médicaments les plus prescrits).

Si les prescriptions de Tahor ont baissé de 2,4 %, celles de Crestor sont en hausse de 9,7 %.

La CNAM cite également le paiement à la performance (P4P) et son volet d’optimisation des prescriptions qui favorise la prescription au sein du répertoire des génériques. Frédéric van Roekeghem, patron de l’assurance-maladie, précise que le renforcement récent de la politique du tiers payant contre générique a été un succès. Fin novembre, le taux de substitution est passé à 82,4 %, alors qu’il s’établissait à 76 % fin 2011. Cette politique des génériques a permis à l’assurance-maladie d’économiser 1,4 milliard d’euros en 2011.

La CNAM note cependant que « des marges significatives d’amélioration, à la fois en termes de santé publique et d’efficience, demeurent en matière de consommation de médicaments ». Elle rappelle que la France demeure en tête des dépenses de médicaments par habitant. Notre pays est également en deuxième position, pour huit classes thérapeutiques majeures, parmi les huit principaux pays européens.

 H.S.R.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9203