Courrier des lecteurs

Plaidoyer pour la prévention

Publié le 01/11/2018

Je soutiens depuis plusieurs années l’idée que la prévention médicale doit s’appuyer sur la physiologie. La physiologie détermine donc, au travers de la description des mécanismes autonomes de régulation, la prévention de l’organisme dont la stabilité dépend des interactions fonctionnelles. Cette approche est paradoxalement simple et complexe. Philippe Aghion, Professeur au Collège de France, Chaire d’économie, semble avoir compris l’intérêt de ce raisonnement tant sur le plan intellectuel que budgétaire.

C’est peut-être selon ses conseils que M.Emmanuel Macron a tant parlé de Prévention avant son élection et cette approche a peut-être influencé les électeurs. Malheureusement, les responsables de la médecine ont mal intégré l’expansion de la prévention et continuent fréquemment à opposer système préventif et système curatif, ce qui est totalement obsolète.

En effet, la prévention primaire ne constitue qu’une prise en charge de notre propre système autonome de prévention et représente à ce titre la gestion de la santé.

Les déséquilibres aigus doivent être traités en s’appuyant sur la gestion des mécanismes de régulation de l’organisme nous permettant de rejoindre spontanément ou avec une aide thérapeutique un équilibre fonctionnel. L’immunothérapie du cancer et la recherche appliquée sont aujourd’hui récompensées par le Prix Nobel de médecine 2018. Il s’agit de la prévention physiopathologique aiguë secondaire.

Enfin, les déséquilibres chroniques générant une dépendance définitive, sont à considérer en amont de leur apparition suivant leur prévisibilité. Il s’agit de prévention physiopathologique tertiaire.

Donc, trois niveaux de prévention médicale se dessinent intégrant l’approche neuropsychique et la sociologie. C’est pourquoi, je propose pour budgétiser le système de santé de s’appuyer sur le système VISA (Volontariat, Incitation, Solidarité, Anticipation) injecté au plan individuel et collectif.
 

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Docteur Bernard Jouanjean, Paris

Source : Le Quotidien du médecin: 9698