Il y a une dizaine de jours, le Syndicat national des pédiatres français (SNPF) s'alarmait de la nouvelle convention médicale signée par trois syndicats de médecins libéraux sur cinq, estimant qu'elle « enterrait » la pédiatrie libérale.
Dans une lettre datée du 19 septembre, que « le Quotidien » a consulté, le directeur général de la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) répond personnellement au Dr Brigitte Virey, présidente du SNPF.
Nicolas Revel dit espérer pouvoir poursuivre « les échanges réguliers mis en place depuis plusieurs années » avec l'ancien patron du syndicat.
« Ces échanges devraient nous permettre de réexaminer ensemble les mesures figurant dans la nouvelle convention médicale [...] et valorisant l'expertise des pédiatres dans la prise en charge des enfants », écrit le directeur de la CNAM, pour qui « la portée des nouvelles mesures au profit des pédiatres n'a pas été bien appréhendée » par le syndicat.
30 millions d'euros pour la profession
Contestant les chiffres cités par le SNPF, l'assurance-maladie affirme que le montant total des revalorisations en faveur de la pédiatrie libérale s'élève à près de 30 millions d'euros, dont 20,4 millions d'euros sur les actes cliniques et 7 millions d'euros sur le forfait patientèle. Selon la CNAM, cela représente en moyenne 11 000 euros supplémentaires pour chaque pédiatre lorsque toutes les revalorisations seront entrées en vigueur.
Ces mesures « relèvent de plusieurs axes », explique Nicolas Revel. Tout d'abord de la revalorisation des actes inscrits à la nomenclature générale des actes professionnels (NGAP) et de la simplification des majorations, de la création de consultations complexes valorisées 46 euros (pour une consultation de suivi de l'enfant de 3 à 12 ans en risque d'obésité par exemple), de la création de consultations très complexes valorisées 60 euros (pour une pathologie chronique grave ou un handicap neuro-sensoriel sévère) et la mise en place programmée d'une ROSP pour le médecin traitant de l'enfant.
« Par ailleurs, les médecins pédiatres vont bénéficier des autres mesures prévues dans la convention soit en tant que médecin traitant de l'enfant, soit en tant que spécialistes correspondants », poursuit le DG de la CNAM.
Ces mesures relèvent du forfait patientèle et du forfait structure, de la valorisation de la majoration de coordination (MCS), qui est portée à 5 euros en juillet 2017, ou encore de la valorisation de l'avis ponctuel de consultant qui passe de 46 à 48 euros au 1er octobre 2017, puis à 50 euros en juin 2018.
La CNAM « à disposition » pour un rendez-vous
De plus, explique Nicolas Revel, les pédiatres bénéficieront dès le 1er janvier 2018 de majorations applicables en cas de prise en charge dans les 48 heures à la demande du médecin traitant (15 euros), ou s'ils interviennent comme médecins traitants pour orienter sans délai vers un médecin correspondant dans les 48 heures (5 euros), ou encore en réponse à la demande d'un centre de régulation des appels (15 euros).
Ils pourront aussi bénéficier de deux types de consultations ouvertes aux médecins traitants : les consultations complexes pour une sortie d'hospitalisation et les très complexes pour des pathologies neurodégénératives.
En juin, l'assurance-maladie avait déjà tenté de rassurer les pédiatres, qui redoutaient une baisse de revenus.
Selon les statistiques de la CARMF, les BNC des pédiatres libéraux sont de 67 500 euros annuels contre 74 500 euros aux généralistes (tous secteurs confondus).
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