Réunis au sein d’un collectif baptisé « Le mouvement pour la santé de tous », 42 syndicats de professionnels de santé ont exhorté ce mercredi Manuel Valls à retirer le projet de loi de santé.
Côté praticiens, on retrouve dans ce collectif protestataire le Syndicat des médecins libéraux (SML), la Fédération des médecins de France (FMF), Le BLOC, des organisations d’anesthésistes, gynécologues obstétriciens, médecins ostéopathes, psychiatres, chirurgiens, urologues, dermatologues, MEP, pédiatres ou encore urgentistes de l’hospitalisation privée.
Beaucoup d’autres libéraux de santé sont mobilisés, dont des syndicats de masseurs kinésithérapeutes, d’infirmiers, d’orthophonistes, d’opticiens, d’orthoptistes ou d’audioprothésistes. « Nous faisons tous abstraction de nos différences pour mettre en commun nos convictions et notre volonté d’action », souligne le Dr Éric Henry, patron du SML et initiateur de ce spectaculaire rassemblement qui réunit aussi quelques organisations étudiantes.
Notre légitimité, c’est le nombre
Manuel Valls serait le dernier espoir pour supprimer un texte qui conduit « à l’étatisation totale de la Sécurité sociale », à la « destruction » du modèle libéral, et à la perte d’indépendance.
Dans le courrier adressé ce mercredi au Premier ministre, les signataires lui réclament un entretien pour connaître « les raisons qui (le) feraient, malgré cette situation de crise, laisser ce projet de loi inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale ».
La liste des griefs est longue (dont le tiers payant généralisé) mais les instigateurs du mouvement assurent que leur opposition commune « ne se limite pas à quelques articles litigieux ». Le Dr Didier Legeais, vice-président de l’Union des chirurgiens de France (UCDF), affirme que ce projet de loi « liberticide et dangereux » aboutira à une politique de santé imposée et non négociable et qu’il signera la fin du système conventionnel national.
Philippe Tisserand, patron de la Fédération nationale des infirmiers (FNI), refuse de son côté l’introduction d’un principe hiérarchique entre professionnels de santé, « hiérarchie qui n’existe pas actuellement ». Pour Catherine Mojaïsky, présidente de la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD), il manque également « une vraie prévention ».
La CSMF, MG France ne font pas partie de ce mouvement. Le Dr Henry s’en explique, rappelant que les deux syndicats n’appellent pas au « retrait » du projet de loi, mais à sa réécriture (avec des amendements). « Mais notre légitimité, abrège-t-il, c’est notre nombre. Nous sommes 42 syndicats, du jamais vu. »
L’opposition frontale ne suffit pas à fédérer durablement. « Nous n’avons pas vocation à représenter l’ensemble de la profession », admet Eric Henry (SML). L’objectif de ce collectif en colère est également de faire de la manifestation nationale du 15 mars un grand succès.
lettre au premier ministre - 18 02 2015
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