Le Syndicat des médecins libéraux (SML) a dévoilé une enquête* choc sur la politique de santé et la place des médecins libéraux en France, ce vendredi à Marseille, lors de son congrès national.
L’étude révèle que 97 % des médecins libéraux ne sont pas satisfaits de la politique de santé du gouvernement. 61 % se disent même « très mécontents ». « L’axe donné à la prochaine loi Touraine, qui oscille entre étatiste et liberticide, ne convainc pas, sans surprises, les médecins libéraux », commente le SML, « farouchement opposé » au projet de loi porté par la ministre de la Santé.
Autre chiffre marquant, 65 % des Français ne semblent pas plus satisfaits que les professionnels sur les choix du gouvernement en matière de santé.
Le tiers payant généralisé divise patients et médecins
Interrogés sur la mise en place du tiers payant généralisé, les Français y sont favorables à 66 %. Opposé à la mesure (bien que favorable au tiers payant dit social), le SML interprète ce pourcentage comme un « bon signal » envoyé par les patients, qui relève d’une « prise de conscience sur le geste médical ».
Ce « signal de gratuité entraînerait une augmentation du nombre d’actes au détriment des dépenses des pouvoirs publics », croit savoir le syndicat.
Les médecins sondés appuient la position politique du SML : ils sont 95 % à rejeter la mesure phare du projet de loi de santé de Marisol Touraine.
Un médecin sur deux croit au DMP
L’enquête s’intéresse également à la mise en place du dossier médical partagé (DMP), plébiscité par les patients – et privilégié par la ministre de la Santé. Pour 66 % d’entre eux, le dispositif ne constitue pas une menace à leur vie privée. Ils s’accordent à dire à 90 % que le DMP « facilitera le travail des professionnels de santé ».
Un brin plus sceptiques, les médecins ne sont que 56 % à envisager le DMP comme une aide au quotidien. Ils reconnaissent toutefois à 63 % que l’outil permettra une meilleure prise en charge des patients.
Assouplir le système du médecin traitant
La mise en place du médecin traitant est source de critiques unanimes. 73 % des patients jugent que le système devrait être « assoupli », notamment pour ce qui est de la consultation de certains spécialistes, qui s’avère « contraignante » pour 70 % des personnes interrogées. Huit médecins sur dix (81 %) attendent également plus de souplesse. Les médecins spécialistes de secteur II sont les plus incisifs sur la question : près de neuf sur dix sont en faveur d’un dispositif plus flexible.
Enfin, 89 % des Français estiment enfin qu’il est important de « développer et encourager » les actions de prévention (dépistage, veille sanitaire, médecine scolaire) pour réduire les dépenses de santé publique. Les médecins partagent cette opinion à 86 %.
*Échantillons de 1 068 Français représentatifs de la population, selon la méthode des quotas, et de 1 330 médecins libéraux interrogés en ligne, selon des quotas de sexe, âge et secteur. OpinionWay a réalisé cette enquête du 21 août au 2 septembre 2014.
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