Le Pr Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, a exprimé ce mercredi son « admiration » aux médecins urgentistes réunis en congrès à Paris, porte Maillot. « Votre spécialité innovante a su s'organiser très tôt en équipe pluriprofessionnelle, utiliser les nouvelles technologies et est mobilisée en permanence pour faire face à des situations exceptionnelles », a-t-elle salué devant plusieurs centaines de professionnels de la spécialité. « La place que vous occupez au quotidien ou lors d'événements dramatiques dans notre société est unique et importante », a poursuivi la ministre de la Santé.
Priorités aux conditions de travail
La ministre a affirmé que la réforme du troisième cycle des études médicales entrerait bien en vigueur à la prochaine rentrée universitaire malgré les demandes de report d'un an des internes de l'ISNI. Elle a confirmé « la création du DES d'urgence et d'une sous-section au Conseil national des universités (CNU) dès novembre 2017 ».
« Il s'agit de la reconnaissance de votre spécialité et de votre compétence », a argumenté Agnès Buzyn qui a assuré que les ressources médicales seraient « mieux réparties entre les régions ». Il est prévu à cet effet que 470 postes d'internat soient ouverts à la rentrée 2017 pour « renforcer les effectifs d'urgentistes ».
Le Pr Buzyn a aussi tenté de répondre aux « attentes légitimes » de la profession sur l'amélioration des conditions de travail. La ministre a indiqué que tout serait mis en œuvre pour rendre plus attractif l'exercice de la spécialité « tout au long de la carrière ». La concertation va se poursuivre avec la profession autour de l'organisation du temps de travail pour reconnaître « le temps dédié aux activités non cliniques ». Nous avons déjà commencé à mettre en œuvre dans des structures de médecine d'urgence le référentiel de gestion du temps de travail médical, a expliqué Agnès Buzyn.
Stop à la violence
Après les attaques physiques subies par plusieurs urgentistes, notamment à Tourcoing, la ministre s'est engagée à lutter contre les incivilités et la violence. « Je serai de la plus grande fermeté contre les responsables des agressions, que ce soit aux urgences, à l'hôpital ou dans des structures de ville. » Agnès Buzyn a également affirmé qu'elle porterait une attention toute particulière aux risques psychosociaux. « J'ai conscience que vous êtes exposés, avec vos équipes, tous les jours à une forte pression. J'ai la responsabilité de reconnaître cette pénibilité et de définir les axes d'amélioration possibles. »
Même si les services d'urgences ont amélioré les méthodes de triage et de gestion des flux, la ministre estime qu'il est possible d'améliorer la prise en charge des patients. « Je souhaite relancer la réflexion sur l'organisation des soins non programmés. L’activité des urgences a doublé en 20 ans pour dépasser les 20 millions de passages. Une large partie d'entre eux est non pertinente et vient dégrader le fonctionnement de vos services. » La nécessité d'une meilleure régulation et d'une plus grande information du public ont été mises en avant ainsi qu'une complémentarité plus efficace ville/hôpital.
Dans son propos d'introduction, le Dr François Braun, président de Samu Urgences de France, très applaudi, avait exprimé un souhait : « Plus aucun patient ne doit passer une nuit sur un brancard dans un service d'urgence faute de lit d'hospitalisation. »
Apporter des réponses aux crises exceptionnelles
La ministre de la Santé a enfin salué la « réponse exemplaire » des urgentistes après les attentats qui ont frappé la France et affirmé que la gestion des crises exceptionnelles était une de ses « priorités ».
« On dit que vous êtes la porte d'entrée et la vitrine de l'hôpital, le réceptacle des maux de la société, le dernier refuge... vous êtes dans les moments les plus tragiques l'incarnation de la force de la nation et de l'esprit de solidarité. Je souhaite vous exprimer mon admiration », a conclu Agnès Buzyn, sous les applaudissements.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes