À l'heure où les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et l'exercice coordonné sont mis en avant par le gouvernement et font l'objet de négociations entre l'Assurance-maladie et les libéraux, tout n'est pas si simple dans certains territoires.
À Bergerac, la CPTS locale a été « exclue » d'une réunion début novembre organisée par la délégation départementale de l'agence régionale de santé (ARS) et portant sur la territorialisation de l’offre de soins. Au menu : les actions pour éviter d’engorger les urgences, et l'articulation entre l'hôpital et les libéraux. « Surpris voire vexés » de ne pas avoir été conviés, les médecins de ville l'ont fait savoir à leurs collègues hospitaliers et à l'ARS.
La réponse de l'agence a jeté un froid. Tout en reconnaissant – dans un mail consulté par « Le Quotidien » – que « la CPTS doit être dans la boucle des réunions », l'ARS explique qu'elle est chargée d'organiser au mieux la prise en charge des patients et non pas « de faire de la câlinothérapie à des personnes vexées ». « Nous sommes là pour répondre aux besoins de l’intérêt général et non aux besoins des egos », indique-t-elle.
Objet soignant non identifié
Même si un généraliste a finalement assisté à cette réunion in extremis, ces bisbilles montrent que « l’échelon local de l’ARS est déconnecté du terrain et des réalités ». La CPTS demeure « un objet soignant non identifié pour ses propres créateurs », ironise le Dr Xavier Gouyou Beauchamps, chirurgien orthopédiste et chargé de communication pour la CPTS. « Il sera toujours temps de communiquer aux soignants les décisions prises en leur absence concernant la préparation et la réponse aux menaces et crises sanitaires graves (que la CNAM veut inclure dans les missions des CPTS) », tance le spécialiste. Et de conclure que « renforcer le niveau départemental des ARS », l'une des propositions du Ségur de la Santé, est « la dernière chose à faire » en Dordogne…
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