Si le Centre de Consultation Médicale Maritime du CHU de Toulouse constitue la référence en termes d’aide maritime médicale notamment dans les situations d’urgence, le service de Médecine hyperbare et subaquatique de l’Hôpital Sainte-Marguerite à Marseille propose désormais une consultation de prévention avant le départ.
Cette consultation baptisée Pythéas du nom d’un fameux marin de l’antique Massalia, reste unique en France à ce jour. Elle est réalisée par le Dr Vincent Lafay, ancien urgentiste et marin lui-même dans le service dirigé par le Dr Mathieu Coulange. « C’est le centre de santé des voyageurs de l’hôpital Nord qui nous a fait part de ces demandes spécifiques liées au milieu maritime, auxquelles il ne savait pas répondre, au-delà de sa mission habituelle, explique le docteur Lafay. Nous avons donc décidé d’ouvrir dans ce service de médecine maritime, une consultation de prévention, complexe qui dépend à la fois du marin et de son projet de navigation. »
Prévoir son voyage dans de bonnes conditions
En solitaire ou en équipage, le long des côtes ou pour traverser un océan, une semaine ou plusieurs mois, cette consultation se décline donc sur mesure pour les navigateurs, prêts à larguer les amarres. Car si l’aventure reste à portée de rêve, la mer avec son environnement parfois hostile, l’isolement et les faibles moyens dont on dispose à bord des bateaux à l’exception des paquebots, peut augmenter les problèmes d’un point de vue de la santé. « Nous passons du temps pour évoquer d’abord tous les aspects du voyage, la préparation de l’équipage, du bateau, son expérience, nous faisons connaissance avec le marin d’abord puis nous détaillons ensuite les antécédents médicaux de la personne, avec un examen approfondi, un électrocardiogramme, un dépistage des troubles visuels et auditifs, on évoque la contraception avec les femmes, etc. Ces examens ont pour but de réduire au maximum les risques de se retrouver dans une situation d’extrême urgence en mer. Et a fortiori en haute mer. »
Grossesse extra-utérine ou infarctus
Et de donner l’exemple d’un homme de 65 ans récemment reçu en consultation, qui doit partir pour un voyage transatlantique en équipage. « Ayant des risques cardio-vasculaires, nous lui avons conseillé de faire un bilan récent avec un cardiologue avant de partir. On a confirmé chez lui son daltonisme, ce qui peut poser problème en navigation quand on confond les couleurs. » Ensuite un document de synthèse est remis à la personne qui consulte. Cela permet de prévoir un voyage en situation d’isolement plus ou moins prolongé dans de bonnes conditions. « Ce mémento est destiné au Centre de Consultation Médicale Maritime qui centralise les appels d’urgence. Car s’il appelle en difficultés pendant sa traversée, il n’est déjà plus un inconnu, cela facilite la prise en charge. Une grossesse extra-utérine ou un infarctus en pleine mer peuvent devenir de vrais scenarii catastrophes. » Dans cette consultation de prévention, Vincent Lafay propose également des fiches de conseils très utiles pour un départ en mer, des conseils pour contrer le mal de mer, la protection de la peau, des yeux, l’hydratation, et casser des idées reçues. Ainsi, « une plaie ne doit pas être exposée au soleil ni trempée dans l’eau de mer. Car dans les deux cas, la plaie se creuse. » Autre recommandation, « ne jamais manœuvrer pieds nus à bord, au risque de se blesser ».
D’autres concernent les envenimations et intoxications, avec les poissons, les insectes, les coraux, ou comment soigner les blessures par hameçon… D’ailleurs, pour gérer les petits et gros bobos, il faut bien penser sa boîte à pharmacie qui sera faite, en fonction de la durée et du style de navigation, « la côtière, celle du large et la pharmacie hauturière, destinée à ceux qui vont en haute mer. » Il vaut mieux programmer cette visite préventive au moins un mois avant le départ.
Renseignements : 04.91.74.49.44 (tous les vendredis après midi)
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