Cahuzac a-t-il bénéficié des « largesses de l’industrie pharmaceutique » ?

Publié le 03/04/2013
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Crédit photo : AFP

Après les aveux de l’ex-ministre du Budget sur l’existence de son compte bancaire à l’étranger « depuis une vingtaine d’années », l’enquête s’oriente vers l’origine des fonds sur ce compte dissimulé au fisc français, et sur les revenus perçus par Jérôme Cahuzac au début des années 90. « Ce compte n’a pas été abondé depuis 2001 et l’essentiel de ses revenus provenait de son activité de chirurgien et accessoirement de son activité de consultant », a assuré dès mercredi à l’AFP Me Jean Veil, le nouvel avocat de Cahuzac, précisant que l’essentiel des faits visés par l’enquête seraient « largement prescrits ». L’ancien ministre a ordonné que les quelque 600 000 euros crédités sur ce compte (l’intégralité des actifs) soient rapatriés sur son compte bancaire à Paris.

Conseil et lobbying

Jérôme Cahuzac va désormais devoir s’expliquer sur ses anciennes activités de consultant pour l’industrie pharmaceutique après son passage comme conseiller technique pour les questions relatives au médicament au sein du cabinet du ministre de la Santé PS, Claude Evin (1988-91).

Révélée par Mediapart, l’activité de sa société Cahuzac Conseil aurait atteint 1,9 million de francs en 1993-1994 puis 1,6 million de francs en 1994-1995 notamment pour du « conseil en lobbying ».

Une activité de consultant pour l’industrie du médicament n’a rien d’illégal. Mais Jérôme Cahuzac a-t-il bénéficié d’avantages indus ? Quels étaient la nature des liens et des contrats passés avec les laboratoires ? Lors de l’enquête préliminaire, un des témoins auditionnés avait affirmé que des sommes versées sur le compte à l’étranger de M. Cahuzac auraient pu venir de laboratoires pharmaceutiques, selon le parquet de Paris.

Dans un communiqué publié ce mercredi, la députée européenne Michèle Rivasi (Europe Écologie Les Verts) met les pieds dans le plat. « Est-ce que M. Cahuzac a bénéficié des largesses de l’industrie pharmaceutique alors qu’il officiait au ministère de la Santé ? S’agit-il d’une simple affaire de fraude fiscale ou d’un scandale de corruption impliquant les laboratoires pharmaceutiques ? »

 C. D.

Source : lequotidiendumedecin.fr