Chaque année depuis 23 ans, c’est un rituel bien établi avec ses rumeurs, ses arbitrages et même ses jeux de rôle. À tel point que, lorsque le PLFSS est officiellement annoncé, comme lundi dernier, une grande part des mesures qu’il contient sont déjà connues et largement commentées. Héritage des années Chirac – on s’en est souvenu ces derniers jours lors de l’hommage à l’ancien chef d’État - l’ONDAM est un peu au système de santé ce que le baromètre est à la météo. Il donne chaque automne le « la » de la politique de santé gouvernementale. Avec ses hauts et ses bas.
L’an passé à la même époque, l’ambiance était presque à la décontraction. On annonçait le retour de l’équilibre de la Sécu pour 2019, avec un an d’avance sur les objectifs de l’équipe Macron, les experts tablant même sur un léger excédent : du jamais vu depuis deux décennies ! Dans ce contexte quasi euphorique, Bercy et Ségur avaient donc décidé de relâcher un peu la contrainte avec une progression de 2,5 % de l’objectif national des dépenses d’assurance maladie. Il s’agissait non seulement de surfer sur les effets favorables de la nouvelle conjoncture, mais aussi d’assurer le financement de la future loi de santé.
Changement de décor désormais, le gouvernement ayant reporté à 2023 son objectif de retour à l’équilibre. Les causes de cette mauvaise fortune sont connues. On paie là les largesses octroyées aux gilets jaunes (non compensées par l'Etat à la Sécu) et c’est aussi la conséquence d’une moindre croissance de la masse salariale. Circonstance aggravante pour les professionnels de santé : alors que les branches famille et accidents du travail sont dans le vert, la vieillesse et la maladie sont dans le rouge. Dans ce contexte, avec un objectif annuel à 2,3 %, les blouses blanches vont devoir se serrer la ceinture, alors même que les dépenses de santé sont restées sages cette année. Les réactions de ces derniers jours montrent que leurs leaders l’ont parfaitement compris.
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