Pour les néocarabins, sortis frais émoulus du lycée, c’est une rentrée inédite et pour tout dire assez stressante. En cause, la résurgence du Covid, qui s’est chargé cette année du bizutage des nouveaux arrivants, contraignant même certaines facs à fermer temporairement, moins de trois semaines après le début des hostilités… Et puis, les postulants ont été, via Parcoursup, plus nombreux que jamais à choisir des études de santé. La faute au virus, toujours lui, qui a démultiplié les lauréats du bac, et peut-être -qui sait ?- suscité des vocations de «toubib» dans la jeune génération. L’entrée en vigueur en septembre de la réforme est probablement aussi à l’origine de l’appel d’air constaté, la variété des parcours qu’elle instaure séduisant à l’évidence des jeunes qui, à 18 ans, ont souvent besoin de temps pour mûrir leur choix.
Toujours est-il que l’on se bouscule sur les listes des PASS et des LAS, les deux formules qui remplacent désormais la traditionnelle PACES. Et si la mise en place de ces nouvelles modalités cause bien du tracas aux responsables universitaires, le jeu en vaut la chandelle. Il s’agit d’en finir avec la sélection par l’échec et les reçus-collés en aménageant de nouvelles filières et des passerelles permettant d’intégrer médecine pour les meilleurs et de poursuivre pour les autres des études supérieures. La réforme voulue par Agnès Buzyn vise aussi à élargir le recrutement des futurs praticiens, entrouvrant notamment la porte aux sciences humaines. La médecine de demain devrait tirer profit de ces ouvertures. Beaucoup chez les doyens et dans la profession en sont convaincus. Mais c'est un travail de longue haleine. Et il faudra au moins une dizaine d'années pour savoir si la réforme est parvenue à ses fins : conjuguer à la fois excellence et diversification des profils.
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