« LES ÉTABLISSEMENTS d’HAD sont adultes et mesurent pleinement le poids de leur engagement. » Si Élisabeth Hubert a un message à faire passer, c’est bien celui-là : l’HAD a trouvé sa place entre l’hôpital et l’ambulatoire et doit maintenant la faire reconnaître par ses partenaires.
Depuis 2005, ce type d’hospitalisation s’est en effet beaucoup étoffé. Aujourd’hui, plus de 100 000 malades sont pris en charge, pour 4 millions de journées, contre 35 000 pour 1, 5 millions de journées il y a cinq ans. Il s’est aussi étendu sur le territoire : désormais, une autorisation d’HAD a été accordée dans tous les départements. Un constat partagé par Xavier Bertrand qui note une augmentation de 120 % du nombre d’établissements. L’HAD a gagné ses lettres de noblesse : « C’est un secteur d’avenir et d’excellence qui répond à une demande croissante des patients », a souligné le ministre de la Santé, louant un mode de prise en charge plus humain.
Cependant, des inquiétudes persistent. La présidente de la FNEHAD a tout d’abord appelé à ce que le « climat de suspicion » qui règne sur l’HAD cesse, et pour cela, demandé des évaluations objectives et la publication rapide du rapport de l’IGAS remis au ministre au début de ce mois. Élisabeth Hubert a ensuite souligné la responsabilité des agences régionales de santé (ARS) dans la reconnaissance des structures d’HAD par tous les professionnels libéraux. Pour vaincre les réticences et les conflits d’intérêts financiers, « Les ARS (doivent) être le catalyseur d’une coopération entre hôpitaux, cliniques et HAD », a-t-elle lancé. Xavier Bertrand s’est engagé à inscrire ce sujet à l’ordre du jour de la prochaine réunion avec les ARS.
Un financement pérenne.
« Nous voulons simplement que nos activités soient justement rémunérées à hauteur de nos coûts et conformément au rôle que les pouvoirs publics veulent nous voir jouer demain », a demandé Élisabeth Hubert, se défendant de demander plus d’argent que de raison au ministre. Elle a souligné les contraintes qui pesaient sur l’HAD, dommageables aux petites structures : une baisse sensible du GHT (groupe homogène de tarifs) moyen, un alourdissement des charges lié au statut d’établissement, un coût important des médicaments et surtout, des tarifs qui n’ont pas bougé depuis la mise en œuvre de la tarification à l’activité (T2A). En réponse, Xavier Bertrand a annoncé qu’il investira dans les expérimentations, notamment sur les secteurs encore fragiles de la chimiothérapie à domicile, de la pédiatrie ou de la rééducation neurologique. Enfin, le développement de la télémédecine et des systèmes d’information sera encouragé, un enjeu crucial pour l’HAD en zone médicalement sous-dense.
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