S’il ne sonne pas encore le tocsin, le comité d’alerte indépendant chargé d’apprécier le respect de l’ONDAM (objectif national de dépenses d’assurance-maladie) pour l’exercice en cours a rendu ce mardi un premier avis prévisionnel en forme d’avertissement.
Contrairement aux années précédentes, le comité d’alerte sur les dépenses maladie souligne qu’il n’existe plus de marges de manœuvre liées aux bons résultats des années antérieures (effet de base favorable). « La sous-exécution de l’ONDAM 2014 portant sur les seules dépenses de versement aux établissements de santé ne crée, contrairement aux années précédentes, aucun effet report favorable pour 2015 », peut-on lire.
Mais c’est surtout la forte dynamique de certains postes dans le champ des soins de ville qui préoccupe ces derniers mois. « La croissance, plus élevée des dépenses de ville, a été principalement portée par les dépenses de médicaments, sous l’effet des nouveaux traitements contre l’hépatite C », relève le comité.
Les dépenses d’indemnités journalières connaissent aussi « une forte croissance » en 2014 (4,3 %). Enfin, les dépenses d’honoraires médicaux, en progression de 2,7 %, ont dépassé de 140 millions d’euros l’enveloppe prévue en 2014.
Pilotage exigeant
Du coup, pour 2015, la vigilance est de mise, prévient le comité d’alerte.
La loi Sécu a fixé à 182,3 milliards d’euros l’objectif de dépenses, en progression de 2,1 %, un taux extrêmement contraint. Le respect de cet objectif « nécessitera un pilotage exigeant tout au long de l’année compte tenu de la dynamique tendancielle des dépenses (estimée par le ministère de la Santé à 3,9 %), notamment en matière de dépenses de ville (5 %) », précise-t-il. Et d’insister encore : il faudra surveiller surtout les remboursements liés aux traitements de l’hépatite C et les dépenses d’IJ dont « la forte dynamique est encore largement inexpliquée ».
L’avis du comité sur le respect de l’ONDAM 2015 (analysant les dépenses des premiers mois et le rendement prévisible des mesures d’économies) est attendu en mai.
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