7300 euros : c’est le coût moyen d’un traitement hospitalier de quinze jours pour une pneumonie communautaire à pneumocoques, somme qui grimpe à 11 500 euros en cas de passage en service de réanimation ou de soins intensifs, ce qui est le cas pour 42 % des patients traités pour cette maladie.
Présentée lors d’un symposium sur les PAC organisé avec les laboratoires Pfizer lors des Journées nationales d’infectiologie de Nancy, l’étude Pneumocost a suivi 524 patients pendant leur hospitalisation puis dans les mois qui ont suivi leur sortie. La cohorte, d’un âge moyen de 63 ans, présentait déjà de nombreuses comorbidités, mais seulement 8 % de ces patients étaient vaccinés contre le pneumocoque, un chiffre que l’on retrouve au niveau national. À l’inverse, 50 à 60 % des personnes de plus de 65 ans présentant des facteurs de risque sont vaccinées aux États-Unis ou au Royaume-Uni, un geste préventif qui se justifie largement tant sur le plan médical que financier.
500 000 par an
Comme l’ont montré les responsables de l’étude, les Pr Henri Laurichesse (CHU Clermont-Ferrand) et Gérard de Pouvourville (économiste de la santé, ESSEC), la durée du retour à une qualité de vie normale, estimée à 3 mois après l’épisode aigu, de même que celle des taux de mortalité à 3 et 6 mois, 4,7 puis 9,6 %, justifient en elles-mêmes une politique de prévention plus active. À cela s’ajoute bien entendu le coût économique de la pneumonie : En France, on enregistre environ 500 000 PAC par an, dont un tiers à pneumocoques, tandis qu’un tiers des PAC, sous toutes les formes, nécessite un traitement hospitalier.
Pneumocost fournit enfin, selon les auteurs de l’étude, des données précises justifiant cette prévention vaccinale. Celle-ci est d’autant plus judicieuse qu’une autre étude récente, Capita, a montré qu’un vaccin comme le Prevenar 13 entraîne une réduction significative des premiers épisodes de PAC à pneumocoques à sérotypes vaccinaux chez des patients adultes âgés de 65 ans. Le geste de la vaccination devrait être proposé de manière beaucoup plus systématique, non seulement en médecine de ville, mais aussi à l’hôpital, où sont suivis de nombreux patients chroniques. Une généralisation de la vaccination est d’autant plus souhaitable, rappellent les auteurs, que le nombre de PAC liée aussi au vieillissement, ne fera que progresser dans les années à venir, pour devenir, à terme, un fardeau comparable au cancer ou au diabète.
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