Le SML change de tête en assemblée générale

Deux prétendants à la succession de Christian Jeambrun

Publié le 30/11/2012
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Crédit photo : S. TOUBON

Le Syndicat des médecins libéraux (SML) réunit son assemblée générale, samedi 1er décembre. A la tête du SML depuis 4 ans, le Dr Christian Jeambrun a décidé de passer la main. Les Drs Roger Rua et Frédéric Prudhomme, respectivement secrétaire général et vice-président du syndicat, sont candidats à sa succession.

En décembre 2008, le Dr Christian Jeambrun avait prévenu qu’il ne resterait pas 27 ans à la tête du SML comme son prédécesseur, le Dr Dinorino Cabrera, fondateur du syndicat. Ce samedi 1er décembre, il ne briguera pas un troisième mandat à la présidence du SML. Le médecin rééducateur fonctionnel de Bayonne quitte samedi ses fonctions au terme de deux mandats bien remplis. Au moment de regarder dans le rétroviseur, le Dr Jeambrun retient la place incontournable gagnée ces dernières années par le syndicat. La centrale est arrivée en seconde position des dernières élections professionnelles, derrière la CSMF, avec plus de 22 % des suffrages recueillis dans les trois collèges électoraux. Elle préside trois URPS (Provence-Alpes-Côte d’Azur, Franche-Comté et Bourgogne). Le SML a été, avec la CSMF, l’un des principaux artisans de la rémunération à la performance instaurée dans la convention médicale signée en juillet 2011. Et le Dr Jeambrun n’est pas peu fier de rappeler qu’il a pesé pour la création d’une commission conventionnelle pour les médecins à expertise particulière (MEP), la reconnaissance du médecin retraité actif et une plus forte représentation des femmes dans le syndicalisme médical en organisant les assises des femmes médecins libérales (FML). Au moment de passer la main, il défend le dernier accord conventionnel qu’il a signé, l’avenant 8 encadrant les dépassements d’honoraires. « Historique pour les médecins » selon lui, il a permis selon lui le sauvetage du secteur II et une revalorisation du secteur I à hauteur de 600 millions d’euros en trois ans. Un regret de poids cependant, n’avoir pas pu combattre l’application de la loi Bachelot, selon lui néfaste pour la médecine libérale.

Un siège pour deux hommes

Si formellement, tous les participants à l’AG peuvent se présenter à la présidence du syndicat jusqu’à l’ouverture du scrutin, seulement deux candidats se sont officiellement déclarés à la succession du Dr Jeambrun : Roger Rua et Frédéric Prudhomme. Le président sortant a choisi de ne soutenir officiellement aucun des deux candidats qu’il a côtoyés. « Ils maîtrisent tous les deux les dossiers, ont l’habitude de négocier et connaissent très bien les arcanes du monde de la santé », commente-t-il simplement. Les présidents des syndicats départementaux et des verticalités affiliées au SML devront départager les deux hommes. Le scrutin pourrait être serré.

Adhérent du syndicat depuis 1984, le Dr Roger Rua (60 ans) est secrétaire général du SML depuis 15 ans. Le médecin du sport connaît parfaitement les rouages du syndicat et dispose d’un carnet d’adresses bien fourni dans le secteur et dans les milieux politiques. Autoproclamé « candidat de la continuité », le Dr Rua s’est lancé dans la course à la présidence en avril. Le médecin a écrit un projet d’une soixantaine de pages dans lequel il présente les grands axes de son programme. Il prône la défense de la médecine de proximité (au sein de laquelle les spécialistes auraient toute leur place), le renforcement de la permanence des soins libérale pour « reprendre le pouvoir aux ARS », mais aussi le développement de la prévention et de la pédagogie. Au lendemain de l’AG, s’il est élu, le Dr Rua promet d’ouvrir un débat sur l’avenant 8. « Nous assumerons notre signature mais nous serons vigilants sur l’application de l’accord et ne sommes pas opposés à nous mobiliser pour défendre les chirurgiens libéraux dans un avenant 9. »

Face à lui, le Dr Frédéric Prudhomme, 55 ans, gastro-entérologue, a dévoilé ses intentions plus récemment, il y a quelques mois. Après avoir demandé sans succès au Dr Jeambrun de rempiler, il a décidé de présenter sa candidature. « Je m’engage à défendre la liberté d’exercice, la liberté d’honoraires mais aussi la liberté d’installation et de prescription », affirme le Dr Prudhomme. Le secrétaire général de l’URPS d’Ile-de-France veut également combattre le discours ministériel, qui exclut selon lui les spécialités cliniques du futur parcours de soins.

Les deux hommes revendiquent de nombreux soutiens. Mais ils en connaîtront réellement le poids lors du dépouillement des bulletins de vote.

 CHRISTOPHE GATTUSO

Source : lequotidiendumedecin.fr