En pleine montée de la 5e vague, le Conseil scientifique envisage, dans un avis daté du 19 novembre et rendu public le 22 novembre, un élargissement progressif de la dose de rappel à la population générale adulte.
Il rejoint ainsi l’avis du 19 novembre du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale (COSV) soulignant l’intérêt d’un rappel 6 mois après la primovaccination « afin de freiner l’épidémie et réduire le nombre de formes graves » et celui de la Haute Autorité de santé (HAS) du même jour préconisant une dose de rappel pour les personnes de 40 ans et plus.
Alors que les données de la littérature montrent « une diminution nette de la protection vaccinale au cours du temps à la fois sur les infections (bénéfice collectif) et, de façon moins marquée, sur la survenue des formes graves (bénéfice individuel) », le Conseil scientifique craint l’impact du variant Delta, « qui a un niveau de transmission nettement plus élevé que la variant Alpha, mais qui demeure sensible à "l’efficacité vaccinale" des vaccins ».
Une modélisation attendue de Pasteur
L’impact de la 5e vague sur le système de soins va être « marqué à partir de décembre 2021 pour une période dont la durée est difficile à prévoir », avertit-il, annonçant la publication « dans les jours qui viennent » de données de modélisation actualisées de l’Institut Pasteur, prenant en compte la perte d’efficacité vaccinale après 6 mois, en particulier chez les sujets les plus âgés.
Dans ce contexte, le Conseil scientifique, comme le COSV, se prononce en faveur d’un abaissement de l’âge d’éligibilité au rappel à 50 ans, 6 mois après la primovaccination. « Une généralisation du rappel chez les plus de 50 ans est susceptible de réduire de l’ordre de 40 à 50 % le nombre d’hospitalisations et d’admissions en soins critiques », estime le COSV.
Aussi, au vu de l’intérêt individuel et collectif du rappel pour les 50/64 ans, le Conseil scientifique « suggère de l’intégrer dans le passe sanitaire selon les mêmes modalités que pour les personnes ≥ 65 ans, mais avec une temporalité adaptée ».
Le contexte épidémique justifie également d’envisager une ouverture de la 3e dose pour la population générale adulte, est-il jugé. À cet égard, plusieurs points importants sont soulignés. Cette dose de rappel devrait concerner en priorité les plus à risque, soit les personnes âgées de 40 ans et plus.
Cette ouverture progressive doit par ailleurs être anticipée, cette nouvelle « vaccination de masse » devant s’étaler de la mi-décembre 2021 à mars 2022. Les modalités pratiques du schéma vaccinal (conduite à tenir en cas d’infection, schémas hétérologues, etc.) devront être communiquées, demande le Conseil scientifique indiquant, par exemple, ne pas recommander de test sérologique avant le rappel vaccinal.
Fluidifier l'accès au dépistage
En parallèle de la réflexion sur l’élargissement de la dose de rappel, le Conseil scientifique invite à renforcer les efforts de primovaccination et à mettre en œuvre tous les moyens « d’aller vers » pour que « les personnes éligibles, en particulier les plus fragiles au plan sociétal, puissent bénéficier du rappel ».
Les gestes barrières et les mesures de freinage sont à renforcer : port du masque, hygiène des mains, aération des lieux clos publics et privés et utilisation des détecteurs de CO2, mais aussi contrôle du passe sanitaire, télétravail, limitation des rassemblements et renforcement du dépistage réactif à l’école.
Enfin, le Conseil scientifique plaide pour « renforcer l’utilisation des tests de diagnostic le plus rapidement possible dès l’apparition de symptômes, et cela même chez les sujets vaccinés », en appelant à la « fluidité » dans l’accès rapide aux tests diagnostiques, « élément important pour la mise en place précoce des nouveaux traitements antiviraux ».
Dérives sectaires : une hausse préoccupante dans le secteur de la santé
Protection de l’enfance : Catherine Vautrin affiche ses ambitions pour une « nouvelle impulsion »
Dr Joëlle Belaïsch-Allart : « S’il faut respecter le non-désir d’enfant, le renoncement à la parentalité doit interpeller »
Visite médicale d’aptitude à la conduite : le permis à vie de nouveau sur la sellette