L’agence régionale de santé (ARS) d’Aquitaine a lancé mardi une campagne destinée à désengorger les services d’urgences des hôpitaux en invitant la population à appeler systématiquement le 15 avant de se rendre à l’hôpital.
Pendant les heures d’ouverture des cabinets médicaux, il est demandé aux patients de téléphoner d’abord à leur médecin traitant, puis au 15 en cas d’une urgence. Après 20H et durant le week-end et les jours fériés, la priorité est d’appeler le 15, avant de se rendre aux urgences.
« Si l’on ressent une urgence, on ne prend pas sa voiture mais son téléphone. Le 15 va donner une réponse adéquate et efficace pour votre santé », expose Philippe Vigouroux, le directeur général du CHU de Bordeaux. « Le 15 n’est pas que pour les urgences vitales. Ce numéro est là pour aider à faire le tri pour une meilleure prise en charge », ajoute le Dr Éric Tentillier, médecin urgentiste au CHU de Bordeaux.
18 millions de passages...
En France, 11 millions de personnes se rendent chaque année dans les services d’urgences des hôpitaux, soit 18 millions de passages comptabilisés. « Un certain nombre sont inopportuns », juge le directeur de l’ARS Aquitaine, Michel Laforcade.
Seules 20 % des entrées aux urgences entraînent une hospitalisation, et un passage sur cinq n’a pas nécessité plus qu’une consultation, sans même de délivrance d’ordonnance. « Il y a donc un travail de tri, d’anticipation à réaliser », insiste-t-il. « Ces passages inopportuns ont pour conséquence de venir désorganiser l’ensemble du système, et les professionnels peuvent passer à côté d’une vraie urgence. Avec le 15, ces personnes pourront trouver une réponse adaptée » leur évitant une attente inutile, ajoute le directeur de l’ARS.
Société de consommation
« Se précipiter aux urgences n’est pas la meilleure solution à l’heure de la télémédecine », renchérit le président de la commission de permanence des soins des médecins libéraux. Selon lui, cet afflux vers les urgences s’explique « à l’heure de la société de consommation, où on consomme des soins comme autre chose. C’est une méconnaissance du parcours de soins, avec un besoin de réponse immédiate à une angoisse ».
Les intervenants appellent tous à « surconsommer le 15 », où l’appel du patient sera pris en charge par un auxiliaire régulateur qui décidera du renvoi éventuel à un médecin. Selon la gravité du cas, le praticien sollicitera le cas échéant une ambulance, les pompiers ou le SMUR.
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